Du jamais-vu en 20 ans
Dans les entreprises, de nouvelles négociations annuelles obligatoires (NAO) se sont déroulées au troisième trimestre, alors qu’elles avaient déjà eu lieu au printemps. L’inflation est passée par là : la hausse des prix, enregistrée en novembre à 6,2% sur un an, pousse en effet les entreprises à remettre le couvert pour augmenter les rémunérations. Il s’agit non seulement de réagir prestement au niveau d’inflation, mais aussi de conserver des salariés à l’heure où les tensions sur l’emploi sont toujours fortes.
À la fin du troisième trimestre, les salaires avaient donc augmenté de 3,7% sur un an. Du jamais vu en 20 ans ! Mais si ces hausses reflètent évidemment la hausse des prix, elles sont encore loin de la compenser parfaitement. Le pouvoir d’achat des salariés se contracte donc, malgré des rémunérations en forte progression. Des entreprises ont toutefois amélioré l’ordinaire en ajoutant des primes.
Des primes en plus de hausses de salaire
Les primes et autres bonus sont même devenus de outils pour tenter de réguler la grogne sociale dans certaines entreprises, comme à la SNCF ou chez TotalEnergies. Dans un cadre plus serein, la fameuse « prime Macron » (défiscalisée et sans cotisations sociales) a connu un certain succès. 700.000 salariés en ont en effet profité cette année. Elle peut se monter jusqu’à 3.000 euros, et même 6.000 euros dans les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation.
Mais la hausse des salaires ne devrait pas connaitre de répit. L’inflation va en effet demeurer élevée dans les prochains mois, elle pourrait même aller en s’accélérant : on s’attend en effet à un pic à 7% en France en début d’année. C’est pourquoi des NAO sont d’ores et déjà prévues dans les semaines à venir…