Une nouvelle délibération pour réviser les tarifs de l’électricité
Ce samedi 31 août, le Journal officiel a publié une décision du ministre délégué à l’énergie, Roland Lescure, demandant à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) de revoir sa proposition d’augmentation du tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (TURPE). La CRE avait en effet préconisé une augmentation de 4,8 % de ce « tarif réseau », une composante essentielle de la facture d’électricité, aux côtés des taxes et du prix du courant. Ce tarif est révisé chaque année en août pour prendre en compte les coûts d’acheminement du gestionnaire de distribution, Enedis.
Cette demande intervient après que le gouvernement a décidé, en juillet, de ne pas appliquer une hausse de 1 % de la facture d’électricité, arguant de la nécessité de stabiliser les prix pour les consommateurs. Cette décision avait été justifiée par Bercy pour éviter un « yo-yo » des prix, source potentielle de confusion et de mécontentement parmi les ménages et les entreprises. Si cette révision avait été appliquée, elle aurait conduit à une augmentation des factures pour environ 22 millions de consommateurs au tarif réglementé.
Stratégie de protection des consommateurs
Dans son avis, Roland Lescure souligne que la hausse du TURPE proposée par la CRE entraînerait « mécaniquement une hausse du prix payé par de très nombreux consommateurs » qui ont déjà fait face à des augmentations significatives en 2022. Il rappelle que, malgré les dispositifs de protection mis en place par le gouvernement, la situation reste tendue pour de nombreux ménages.
Le ministre a ainsi demandé à la CRE de proposer un « nouveau projet de décision relative à l’évolution des tarifs des réseaux publics de distribution de l’électricité », qui prenne mieux en compte l’orientation gouvernementale visant à la maîtrise, la stabilité et la bonne compréhension des prix de l’électricité pour les consommateurs. Cette requête s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement de protéger les citoyens contre des hausses tarifaires jugées excessives, tout en maintenant un équilibre dans le financement des infrastructures électriques du pays.
Cette intervention marque une nouvelle étape dans la gestion complexe des tarifs de l’électricité en France, où la tension entre les besoins de financement du réseau et la protection des consommateurs est plus que jamais d’actualité. La réponse de la CRE à cette demande de révision sera donc scrutée de près, tant par les acteurs du secteur énergétique que par les consommateurs concernés.