Un déploiement réussi et exemplaire
En 2013, sous la présidence de François Hollande, la France lançait un ambitieux projet : rendre la fibre optique accessible à la majorité de sa population. Avec une enveloppe globale de 36 milliards d’euros, ce plan, nommé France Très haut débit, avait pour objectif d’offrir un Internet ultra-rapide à 84% des Français. Aujourd’hui, dix ans plus tard, ce but est atteint, faisant de la France un leader européen dans ce domaine.
Cette réussite est d’autant plus notable qu’elle s’inscrit dans un contexte où de nombreux grands projets d’infrastructures peinent à respecter leurs échéances et budgets. Jean-Noël Barrot, ministre délégué en charge du Numérique et des Télécoms, a célébré cet accomplissement lors d’une visite en Dordogne et en Gironde, mettant en avant la coordination réussie entre le gouvernement, les opérateurs, les collectivités et l’Arcep, le régulateur des télécoms.
Le déploiement de la fibre optique ne fut pas sans complexité. La France a été divisée en trois zones distinctes selon leur densité et rentabilité. Les grandes villes, zones très denses, ont vu une concurrence accrue entre les opérateurs majeurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) qui ont chacun investi dans leur propre réseau.
Des défis qui persistent pour la fibre
Pour les villes moyennes et périphéries, jugées rentables sous certaines conditions, un seul opérateur a été chargé du déploiement, avec le soutien financier de ses concurrents. Quant aux zones rurales et peu denses, traditionnellement moins rentables, l’État a subventionné les réseaux d’initiative publique des collectivités pour garantir l’accès à la fibre.
Malgré ces succès, le projet France Très haut débit n’est pas exempt de défis. Emmanuel Macron a prolongé ce plan avec l’objectif de couvrir 100% du territoire d’ici 2025. Toutefois, les derniers raccordements s’avèrent être les plus difficiles et coûteux, et les principaux opérateurs ont ralenti leurs déploiements. Un autre enjeu majeur concerne la qualité de service. De nombreux réseaux de fibre ont été critiqués pour leurs malfaçons, dues en partie à l’usage de sous-traitants peu qualifiés. Bien que les opérateurs aient pris des mesures pour remédier à ces problèmes, des améliorations significatives restent nécessaires.