Le projet de budget de l’État et de la Sécurité sociale pour 2026 vient d’être dévoilé et soulève des questions déterminantes sur l’avenir de l’économie nationale. Ce budget a été présenté en conseil des ministres par Sébastien Lecornu ce mardi, avant d’être transmis au Parlement pour examen. L’Assemblée nationale et le Sénat ont jusqu’au 31 décembre pour adopter ces textes décisifs. Le Haut conseil des finances publiques a déjà donné son avis sur ce projet, rappelant toute l’importance de cette initiative budgétaire.
Un effort budgétaire conséquent
Le gouvernement mise sur un effort budgétaire global de 30 milliards d’euros, même si cela correspond à une réduction de 10 milliards d’euros par rapport au budget précédent. Cette baisse traduit une volonté d’ajuster les dépenses tout en continuant d’investir dans les services publics qu’on ne peut pas négliger.
Du côté des recettes, on prévoit une augmentation de 14 milliards d’euros grâce à divers leviers, tandis que les économies attendues sur les dépenses s’élèvent à 17 milliards d’euros. On compte également sur une contribution notable des ménages les plus aisés, avec une collecte estimée à 6,5 milliards d’euros.
Mesures fiscales et sociales
Parmi les mesures phares, on retrouve le gel du barème de l’impôt sur le revenu : les tranches ne seront pas revalorisées en fonction de l’inflation, ce qui devrait générer 1,9 milliard d’euros selon le gouvernement. Simultanément, l’abattement de 10 % sur les retraites sera remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, afin d’améliorer la situation financière des couples de retraités modestes.
En outre, la suppression de 23 niches fiscales – dont certaines exemptions d’impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée et réductions d’impôt pour frais de scolarité – vient renforcer l’effort de simplification et de rationalisation du système fiscal.
Contributions et taxes supplémentaires
La contribution différentielle sur les hauts revenus sera prolongée d’un an avec un taux minimal d’imposition de 20 % pour les revenus dépassant 250 000 euros pour une personne seule et 500 000 euros pour un couple. Une nouvelle taxe vise également les petits colis livrés par des entreprises hors de l’Union européenne, avec l’espoir de récolter 500 millions d’euros supplémentaires.
Pour encourager la générosité publique, le plafond des dons aux associations ouvrant droit à une réduction d’impôt de 75 % sera doublé à 2 000 euros. Par ailleurs, selon BFMTV, une taxe sur les holdings patrimoniales sera instaurée pour freiner les pratiques d’optimisation fiscale de certains très riches.
Ajustements dans le secteur public
D’importantes économies, d’environ 17 milliards d’euros, sont envisagées dans divers secteurs. Cela passe par une année blanche sur les prestations sociales et les retraites, ainsi qu’un gel des salaires dans la fonction publique. La suppression de postes prévue de 3 119 postes de fonctionnaires en 2026, dont 1 735 emplois publics parmi les opérateurs et agences étatiques, devrait contribuer significativement à cette réduction des dépenses.
Les crédits ministériels vont également être revus à la baisse, excepté ceux du ministère des Armées qui verront leur enveloppe augmenter de 6,7 milliards d’euros.
Réduction du déficit et aides ciblées
Pour la Sécurité sociale, le déficit budgétaire préoccupant devrait se ramener à 17,5 milliards d’euros en 2026 grâce à une limitation stricte des dépenses en Assurance maladie. Dans le secteur de la santé, l’objectif est de réaliser des économies de 7,1 milliards d’euros.
Les aides de l’État aux entreprises vont être recentrées de manière à dégager plus de 1,5 milliard d’euros d’économies. Ceci inclut, par exemple, une réduction des exonérations de cotisations sociales et une pression accrue sur les sociétés audiovisuelles publiques.



