Des taux qui ne cessent d’augmenter
Depuis cet été, après avoir beaucoup tergiversé, la Banque centrale européenne (BCE) a pris la mesure du danger que constitue l’inflation dans la zone euro. L’institution a mené plusieurs hausses de ses taux d’intérêt, un total de 2,5 points de pourcentage, du jamais-vu. En décembre, elle procédait ainsi à un relèvement supplémentaire de 0,5 point. Une manœuvre destinée à juguler l’inflation, qui tourne autour de 10%, loin, très loin de la cible de 2% visée par la BCE.
Dans ses vœux adressés aux Européens, Christine Lagarde a très clairement laissé entendre que ces hausses n’allaient pas cesser. « Nous augmentons les taux d’intérêt et nous les augmenterons encore, à un rythme soutenu, jusqu’à ce qu’ils soient à un niveau qui assure un retour rapide de l’inflation à notre cible à moyen terme de 2% », a martelé la présidente de la BCE dans un message en vidéo. En ajoutant : « Et nous réussirons ».
Des hausses de taux qui pèsent sur l’économie
Quitte à enrayer la bonne marche du crédit : la hausse des taux directeurs signifie en effet un relèvement des taux d’intérêt pour le crédit, limitant de fait la capacité des ménages à acheter un bien immobilier notamment, ou encore les entreprises pour investir. Pour Chistine Lagarde, l’inflation « nuit à tout le monde, en particulier aux pauvres » qui voient leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil.
Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a détaillé au Monde la manière dont la Banque centrale comptait procéder dans les prochains mois : des hausses de taux d’intérêt de 50 points de base pourraient ainsi devenir « la nouvelle norme » pour un certain temps, a-t-il annoncé. De quoi réduire l’inflation ? C’est évidemment le vœu de tous, mais dans l’intervalle ces relèvements vont réduire la capacité d’emprunt et risquent de peser sur l’activité économique.