La CPME alerte sur le « tabou » de la pénurie de compétences

Si on parle beaucoup des pénuries de composants électroniques et de matière première, les entreprises font également face à une autre pénurie, celle des compétences, de la main d’œuvre qualifiée. Pour le patron de la CPME, c’est un tabou à lever.

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La CPME alerte sur le « tabou » de la pénurie de compétences
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Des profils qui manquent à l’appel

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) tire la sonnette d’alarme. Son président, François Asselin, veut que la France traite le « sujet tabou » des pénuries de main d’œuvre. Dans un entretien au Parisien, il se réjouit de voir que les indicateurs économiques sont au beau fixe. Mais la bonne santé des entreprises repose aussi sur les compétences, or celles-ci manquent à l’appel : un chef d’entreprise sur deux ne parvient pas à trouver le bon profil, selon un rapport de la Banque de France.

Un tiers des entreprises est concerné, rappelle François Asselin : « Les chiffres sont connus, cela représente près de 300.000 emplois ». Plusieurs secteurs sont particulièrement touchés, notamment les services, la construction, le bâtiment ou encore l’industrie, où la pénurie est la plus sensible. « Comment se fait-il que dans un pays comme la France où l’on cherche des compétences de façon récurrente, on n’arrive pas à les trouver avec près de 5,9 millions de chômeurs toutes catégories confondues ? », s’interroge-t-il.

La formation professionnelle, un « échec »

Une des raisons qui font que l’économie française souffre d’une pénurie de compétences tient dans la formation. Et d’abord, l’orientation : « Si beaucoup de jeunes arrivent sur le marché du travail, très peu sont formés vers des secteurs qui embauchent », déplore le président de la CPME. La réforme de la formation professionnelle est « un échec », selon lui. Les demandeurs d’emploi sont bien formés, mais sur des formations qui ne débouchent pas sur le même volume d’emplois.

François Asselin estime que la France dépense beaucoup d’argent pour la formation des demandeurs d’emploi, pour « si peu de résultats ». Ce sont des formations financées par des cotisations versées par les entreprises. Il demande que les formations soient prises en charge directement par les entreprises, comme c’est d’ailleurs le cas pour l’apprentissage.

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2 réflexions au sujet de “La CPME alerte sur le « tabou » de la pénurie de compétences”

  1. Pour avoir vécu plusieurs situations lié à ce sujet, il est de notoriété publique donc populaire, que le Pôle Emploi, c’est excellent, mais les agents à l’intérieur de chaque agences, sont très mal renseignés donc, mal formés. De plus, il est fort possible, qu’ils n’aient rien connu d’autre dans leur vie professionnelle, que le Pôle Emploi. Ce qui est une épine dans le pied.

    Les meilleurs professeurs de lycée, BTS ou IUT mais surtout de CAP, BEP, CFA, BAC PRO, sont ceux qui ont connu le monde du travail privé (surtout) ou public.

    Pour revenir au grand problème du Pôle Emploi et ses agents, pour donner exemple personnel ; j’ai demandé une formation en sécurité privée (surveillance et autre), pas de problème « en avant ». Or, par la suite, j’ai appris que le fait d’avoir été réserviste opérationnel dans l’armée, me permettait et par équivalence, de ne pas perdre de temps à me former pendant 1 mois et demi. Donc, d’accéder directement à ce secteur professionnel. Si l’agent qui m’avait reçu dans son bureau, l’avait su et donc, si elle avait été bien formée et renseignée, cela aurait été 2000€ d’argent public ou privé, d’économisé et du temps.

  2. Loin du seul aspect de la rémunération, la motivation au travail est fonction de nombreux facteurs sur lesquels agir : les conditions matérielles, horaires, locaux, statut, rémunération, avantages sociaux … sont nécessaires mais insuffisantes, des composantes psychologiques telles que le sentiment d’accomplissement, la reconnaissance de ses supérieurs et de ses pairs, la progression individuelle, le contenu du travail adapté aux capacités et à la personnalité, la jouissance d’autonomie et de responsabilité au niveau de celle que l’on est capable d’assumer, sont tout aussi importantes : https://www.officiel-prevention.com/dossier/formation/formation-continue-a-la-securite/conditions-de-travail-et-satisfaction-au-travail

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