La grande distribution prend les Français à témoin
La hausse des prix des produits alimentaires est, avec l’énergie, une des composantes qui expliquent la flambée de l’inflation depuis le début de l’année dernière. Et si elle a reculé en décembre (5,9%) par rapport aux mois d’octobre et de novembre (6,2%), c’est surtout parce que les prix du gaz et du pétrole ont reculé. Dans les rayons des supermarchés, les prix ont plutôt tendance à augmenter et de beaucoup.
Jusqu’à fin février, les distributeurs et les industriels sont en phase de négociation sur les prix des produits. Les fabricants n’ont pas d’autre choix que de demander de fortes augmentations : les coûts ont explosé, que ce soit pour les matières premières ou le transport. Si les industriels obtiennent ce qu’ils demandent, alors il faut s’attendre à des augmentations substantielles des prix pour les consommateurs.
De 10 à 25% de hausse
Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution, a ainsi avancé dans le Midi Libre qu’à partir du 1er mars, les prix des produits de grande consommation pourraient bondir de 10 à 25%. Les enseignes ont jusqu’à présent rogné sur leurs marges ou réduit leurs coûts afin de limiter la hausse des tarifs, mais cette fois ce ne sera plus possible, ce qui laisse augurer du pire. Mais encore une fois, tout dépendra des négociations en cours.
Cette déclaration fait d’ailleurs partie des techniques de négociations, il s’agit en effet pour les distributeurs de prendre les consommateurs à témoin dans cette grande partie de bluff. Néanmoins, les craintes sont réelles d’une hausse importante des prix des produits : Michel-Edouard Leclerc avait prévenu d’un « tsunami » inflationniste cet hiver.