Journal de l'économie

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Pas de malaise aux Hospices de Beaune





Le 31 Octobre 2019, par Sébastien Burel - Expert

Alors que le mouvement de protestation des personnels soignants de l’hôpital public atteint une ampleur inédite, l’institution hospitalière bourguignonne, vieille de 576 ans échappe au malaise ambiant et continue de se porter comme un charme…chambertin.


La 159ème vente des vins des Hospices de Beaune se tiendra le 17 novembre prochain. Depuis 1859, la vente aux enchères annuelle finance le fonctionnement de cet établissement public hors-normes. « Les hospices, c’est à la fois un hôpital, un domaine viticole de près de 60 ha, constitué au fil des siècles par donation, et un monument emblématique » précise M. Poher, son directeur. Ainsi, les Hospices Civils de Beaune ne bénéficient d’aucune dotation de l’État. Ses équipements de pointe profitent donc aux 45 000 habitants de l’agglomération beaunoise, grâce au produit de la vente des vins du domaine, et grâce à aux droits d’entrée payés par près d’un demi-million de visiteurs de l’emblématiques construction moyenâgeuse aux tuiles vernissées.
 
Depuis 14 ans, la vente est organisée par Christie’s. En 2018, la vénérable maison a procédé à l’adjudication de 843 pièces bourguignonnes (des fûts de 228 litres) pour un montant total de presque 17 millions d’euros ! Si les particuliers peuvent enchérir directement (environ 10% des ventes tout de même), la démarche reste majoritairement le privilège d’amateurs fortunés ou de professionnels du monde entier. En effet, au prix marteau s’ajoute la commission de Christie’s et les frais du négociant bourguignon qui s’occupera de l’élevage et qui livrera les 288 bouteilles que donnera la pièce 18 mois plus tard. Le tout étant bien entendu soumis à la TVA… Difficile pour l’enchérisseur de se faire une idée précise du montant total de son engagement, et du prix de revient à la bouteille livrée à domicile.
 

Dans la pratique, les grandes maisons bourguignonnes de négoce s’attribuent une large part des lots mis en vente, soit pour leur propre compte, soit pour le compte de leurs clients. Parmi ces négociants, la Maison Albert Bichot est depuis 20 ans le premier acheteur de la vente des Hospices. Selon son président actuel, Alberic Bichot, en 2018, la maison a acquis 162 pièces pour un montant de 2,5 millions d’euros. « Je suis né à la maternité des Hospices » raconte avec humour A. Bichot. Une bonne raison qui n’explique qu’en partie l’engagement de la maison familiale. Celle-ci met en avant le rôle citoyen de l’entreprise et la défense des valeurs symbolisées par les vins des Hospices : la continuité historique, le rayonnement des terroirs bourguignons classés par l’Unesco…

Les clients du négociant se répartissent équitablement entre l’Asie, la vieille Europe et le reste du monde. Un tiers sont des particuliers, plutôt acheteurs des pièces les plus prestigieuses, les professionnels se cantonnant à des fûts vendus à moins de 20 000 €.
Pour les amateurs plus modestes, la Maison Albert Bichot a mis en place une formule qui permet de gouter au frisson de la vente sans se ruiner, puisqu’elle propose 5 cuvés livrables par 1, 3 ou 6 bouteilles, à un prix plafond garanti.

 
Albéric Bichot dans ses vignes
Albéric Bichot dans ses vignes

 « Le millésime 2019 n’a pas été facile » confie Ludivine Griveau, le régisseur du Domaine Viticole des Hospices de Beaune, en précisant toutefois, qu’au final, 2019 sera à classer parmi les très beaux millésimes de la décennie. Bonus, les vignes ont été conduites en bio pour la première fois. Cela vaut donc le coup d’embellir sa cave tout en faisant une bonne action, et dans le respect de l’environnement.

Toutes les informations sur la vente sont à retrouver sur le site officiel des Hospices.
Pour suivre la vente et enchérir, s’inscrire sur le site de Christie’s.
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