Le gouvernement est prévenu : malgré les bons chiffres avancés par l’exécutif, la Cour des comptes veille et elle demeure exigeante. Dans son rapport annuel, l’institution met ainsi en garde le gouvernement contre tout « relâchement » dans l’effort de réduction du niveau de ses dépenses. Certes, la situation économique s’améliore, mais c’est le bon moment pour aller plus vite et plus fort au niveau de la maîtrise de la dépense publique, enjoint les sages. La France doit retrouver des « marges de manoeuvre budgétaires » et s’assurer de la « soutenabilité de son endettement public ».
Certes, le déficit public est passé sous le seuil fatidique des 3% exigé par Bruxelles l’an dernier (2,9% du PIB). Il devrait encore baisser en 2018, à 2,8%. Malgré ces bons résultats, le pays va connaître une situation « plus dégradée que celle de la quasi-totalité de ses partenaires européens ». La Cour demande pourquoi la dette publique a augmenté l’an dernier (elle se stabilisera à 96,8% du PIB en 2018), alors qu’elle recule dans les autres pays de la zone euro. Du grain à moudre pour le gouvernement, qui va donc devoir accélérer le rythme des réformes pour dégonfler le fardeau de la dette.
La Cour des comptes veut des réformes de structure. Elle juge en effet que l’amélioration des finances publiques, « tardive », est le fruit de la conjoncture. La France n’a pas de marges pour rester sous le seuil des 3% de PIB « en cas de choc conjoncturel défavorable ou d’aléas sur les recettes ou les dépenses ». L’exécutif a lancé une réforme en profondeur de la fonction publique, visant à terme à la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires. Mais la Cour des comptes voudrait que tout cela aille plus vite.