L’inflation, un fardeau pour la France
Le Fonds monétaire international (FMI) a publié en début de semaine son rapport annuel sur l’état de l’économie mondiale. Selon cette étude, l’économie française montre une résilience supérieure à celle de ses voisins européens pour l’année 2023. Le FMI révise à la hausse ses prévisions de croissance pour la France, désormais fixées à 1% contre 0,8% dans ses estimations de juillet. En revanche, la zone euro devrait connaître une croissance de 0,7% en 2023, un ralentissement principalement dû à la récession attendue en Allemagne.
L’économie française a bénéficié de « l’importance des services » et en particulier de la reprise du tourisme. Le chef-économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, a également signalé un « rebond de la production industrielle », notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’aérien et de la production d’énergie.
L’Allemagne face à une croissance en panne
Malgré cette résilience, l’économie française doit faire face à une inflation persistante. Le FMI prévoit que le retour à un taux d’inflation plus normal autour de 2% sera plus lent en France qu’ailleurs dans la zone euro. Pierre-Olivier Gourinchas attribue cette tendance à des facteurs tels que la fin des « boucliers énergétiques » qui avaient été mis en place pour protéger l’économie en 2022. La fin de ces mesures de protection a entraîné une hausse des prix, notamment de l’électricité.
Par contraste, le FMI anticipe une récession plus forte que prévue en Allemagne pour l’année 2023, avec une contraction de 0,5% du PIB. Cela en fait le seul pays du G7 à connaître une récession cette année. Plusieurs facteurs sont en cause : la faiblesse des secteurs sensibles aux taux d’intérêt, le ralentissement de la demande de ses partenaires commerciaux et les effets de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie.