Réduction de la dette : une ambition mesurée et des hypothèses optimistes
Le gouvernement prévoit de réduire les dépenses de 10 milliards d’euros sur le quinquennat, et d’autres réductions supplémentaires seront inscrites dès le budget 2024. Le but est de réduire la dette publique à 108,3% du PIB en 2027 (contre 111,6% fin 2022) et le déficit à 2,7% du PIB, en deçà de l’objectif européen de 3% (contre 4,9% prévu cette année).
La Cour des comptes note que cette ambition est moins élevée que celle de certains pays de la zone euro tels que l’Italie et l’Espagne. De plus, elle critique les hypothèses macroéconomiques jugées « optimistes » sur lesquelles se basent ces projections, notamment concernant la croissance future, ce qui selon elle, sous-estime l’effort nécessaire pour atteindre ces objectifs.
Le défi de la discipline budgétaire pour résorber le déficit public
La France est confrontée à un défi majeur : maîtriser ses dépenses publiques pour réduire sa dette et son déficit dans un contexte économique difficile. Des dépenses importantes sont déjà prévues et le fardeau de la dette devrait augmenter avec la hausse des taux d’intérêt. La Cour des comptes souligne que l’effort de réduction des dépenses sera difficile compte tenu des importantes dépenses déjà prévues, par exemple pour la défense, et celles qui seront nécessaires pour financer la transition écologique.
Les sages notent également que la charge de la dette va augmenter considérablement avec la hausse des taux d’intérêt. Afin d’identifier des sources d’économies, le gouvernement a initié début 2023 une revue des dépenses publiques pour identifier des sources d’économies et améliorer l’efficacité de la dépense publique. La Cour des comptes préconise de mieux évaluer « la qualité » de ces dépenses. Le « quoi qu’il en coûte » est désormais bel et bien terminé, l’heure est désormais aux efforts.