Le 12 mars 2025, l’administration américaine a officiellement instauré une taxe de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium. Cette décision s’inscrit dans la continuité des mesures protectionnistes mises en place lors du premier mandat de Donald Trump, mais avec un périmètre élargi. En réaction, l’Union européenne prévoit des mesures de rétorsion, effectives dès le 1er avril 2025, visant plusieurs produits emblématiques du commerce transatlantique.
Les nouvelles taxes américaines : une politique protectionniste affirmée
L’augmentation des droits de douane décidée par Washington répond à une logique de protection de l’industrie sidérurgique américaine. En difficulté face à la concurrence asiatique et européenne, le secteur a vu sa production décliner, tandis que ses importations ont continué de croître.
Le décret signé par Donald Trump prévoit :
- Une taxe de 25 % sur l’acier et l’aluminium importés, contre un taux moyen de 10 % auparavant.
- Un élargissement des produits concernés, y compris les alliages et certaines pièces semi-finies destinées à l’aéronautique et à l’automobile.
- Des contrôles renforcés pour limiter les contournements via des pays intermédiaires.
Les industries les plus concernées par cette hausse tarifaire sont l’automobile, l’aéronautique et la construction, qui représentent l’essentiel de la demande en acier et aluminium. En 2024, les États-Unis ont importé près de 28 millions de tonnes d’acier et 5 millions de tonnes d’aluminium, soit une valeur cumulée de 32 milliards d’euros.
La politique protectionniste de Donald Trump vise à relancer la production locale en rendant les importations moins compétitives. Toutefois, la hausse des coûts pour les entreprises pourrait entraîner des pertes de compétitivité et une inflation accrue.
L’Union européenne réplique : une riposte économique ajustée
Bruxelles a annoncé une série de sanctions commerciales qui entreront en vigueur le 1er avril 2025. Ces mesures visent à équilibrer les pertes subies par les producteurs européens et à envoyer un signal fort aux États-Unis sur les conséquences de leur politique protectionniste.
Principaux produits américains ciblés par l’UE :
- Spiritueux (bourbon, whiskey) – Impact direct sur l’industrie du Kentucky.
- Motos et véhicules de loisir – Touchant les groupes américains comme Harley-Davidson.
- Produits agricoles (maïs, soja, jus d’orange) – Affectant les États exportateurs du Midwest.
Le montant total des produits visés représente 26 milliards d’euros, une réplique proportionnelle aux pertes générées par la taxe américaine sur l’acier et l’aluminium. L’Union européenne exporte chaque année près de 8 millions de tonnes d’acier et d’aluminium vers les États-Unis, pour une valeur estimée à 12 milliards d’euros.
Les économistes craignent une hausse de l’inflation due à l’augmentation des coûts des matières premières. Selon une estimation de l’OCDE, si le conflit commercial s’étend à d’autres secteurs, il pourrait réduire la croissance mondiale de 0,3 point de PIB en 2025.
Le nouvel épisode de tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne souligne l’instabilité des relations économiques internationales. Bruxelles tente de limiter l’escalade en adoptant une riposte mesurée, mais le risque d’une guerre commerciale prolongée demeure.