Un effondrement de la demande qui pèse sur le marché
La situation actuelle dans le secteur du logement neuf s’explique par une baisse significative de la délivrance des permis de construire et le report ou l’abandon d’un projet de construction sur cinq. En parallèle, les ventes totales de logements neufs ont baissé de 34,3% par rapport au premier trimestre 2022, accentuant la pression sur un marché déjà fragilisé. Le nouveau dispositif fiscal Pinel+, instauré en 2021, est pointé du doigt comme une des causes principales de ce marasme. Ses critères techniques, mal rédigés, le rendraient presque inopérant, accuse la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
Selon Pascal Boulanger, président de la FPI France, le gouvernement doit impérativement revoir certaines décisions prises en période de demande soutenue qui se révèlent aujourd’hui contreproductives. L’offre locative nouvelle, généralement portée par les investisseurs particuliers ou institutionnels, s’assèche. Au premier trimestre 2023, les ventes aux investisseurs particuliers ont chuté de 52,3%. Ces investisseurs, qui jouent un rôle crucial dans le lancement des programmes immobiliers, se font de plus en plus rares. Leur absence pourrait entraver le démarrage de nouveaux projets.
Les investisseurs particuliers se retirent de l’immobilier neuf
Un soutien a été apporté par la Caisse des Dépôts avec l’acquisition de 17.000 logements destinés à la location intermédiaire et sociale sur 2023. Toutefois, le secteur immobilier a besoin d’un environnement fiscal et réglementaire moins contraignant pour stimuler l’intérêt des investisseurs. En outre, le dirigeant souligne l’importance de l’offre de logement pour le recrutement des entreprises en période de réindustrialisation. La quasi-disparition de l’offre locative nouvelle pourrait entraver le succès de cette démarche.
Face à cette situation critique, Pascal Boulanger appelle à des mesures d’urgence. Il attend avec impatience l’annonce des conclusions des travaux du Conseil national de la refondation (CNR) Logement, désormais prévue le 5 juin. La crise du logement neuf en France nécessite une action décisive pour éviter une détérioration supplémentaire de l’industrie, selon les professionnels. L’incertitude actuelle ne fait qu’exacerber l’incompréhension et la frustration des entreprises du secteur.