Plutôt que la revente d’une partie de ses parts à un tiers, l’État devrait donc se tourner vers la Bourse pour mettre en vente 50% du capital qu’il détient dans la Française des Jeux (FdJ). Un pari intéressant, qui aurait de quoi attirer les petits porteurs à la recherche d’une marque phare sur la place financière de Paris. Dans l’opération, l’État conserve 22% du capital de l’entreprise, sur les 72% qu’il détient actuellement. C’est suffisant pour exercer une minorité de blocage, selon les sources de l’hebdomadaire. La FdJ conserverait son monopole sur les jeux de hasard, et le gouvernement mettrait aussi en place une autorité de régulation qui chapeauterait tous ces jeux, y compris les paris en ligne.
L’introduction de ces 50% du capital de la FdJ interviendrait au début de l’année prochaine. Le fruit de cette vente abondera le fonds destiné à l’innovation, qui devrait aussi accueillir les privatisations d’Engie et d’Aéroports de Paris, deux autres entreprises qui comptent l’Etat comme actionnaire. Ces trois opérations seront inscrites dans le projet de loi Pacte, qui sera présentée par Bruno le Maire le 16 mai devant le conseil des ministres. L’Assemblée votera le texte cet été.
La Française des Jeux est un « bijou de famille » particulièrement intéressant. Elle génère 15 milliards d’euros par an de chiffre d’affaires, en reverse environ 10 milliards aux joueurs, et l’État empoche 3 milliards d’euros chaque année. En conservant son monopole, l’activité de l’entreprise est assurée même si cela ne doit pas l’empêcher de continuer à innover pour attirer les joueurs… tout en communicant sur les addictions au jeu.