Ce sont des résultats du 2e trimestre et du 1er semestre quelque peu « hors normes » que le Groupe Casino a dévoilé aujourd’hui, du fait de la pandémie et du confinement. Grâce aux bonnes performances de sa filiale e-commerce Cdiscount, qui a vu les achats en valeur sur sa plateforme progresser de 25%, et grâce à la croissance organique de 17,3% de ses activités en Amérique latin, le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri conclut le T2 en affichant un chiffre d’affaires en hausse de 10,4%, dont 6% en France grâce à la croissance des formats urbains et de proximité. Dans le même temps, le distributeur stéphanois a vu son EBITDA progresser de 30 millions d’euros au cours du premier semestre.
Une rentabilité en hausse malgré la crise sanitaire
Ces résultats étaient attendus par les analystes, qui cherchent encore à quantifier l’impact de la crise sanitaire et du confinement sur le secteur de la distribution. Si les enseignes du groupe Casino ont connu une forte progression de leurs ventes à hauteur de 80 millions d’euros, et en particulier les formats de proximité, le distributeur a, dans le même temps, connu des surcoûts temporaires liés à la crise sanitaire en termes de frais de nettoyage, et de primes pour les salariés exposés.
Ces coûts, qui portent à 50 millions d’euros l’impact sur le résultat net sur l’ensemble du S1, sont du reste comparables à ceux rapportés par le groupe Carrefour, qui a toutefois choisi pour sa part de ne pas comptabiliser ces dépenses dans le résultat opérationnel courant présenté hier.
En dépit de l’effet de la crise sanitaire, le groupe Casino souligne l’impact positif de ses orientations stratégiques sur ses résultats. Le e-commerce alimentaire tout d’abord, qui fait l’objet d’un partenariat entre le géant Amazon et le distributeur, a connu une progression à trois chiffres durant le confinement et s’est maintenu par la suite avec 10 000 commandes par jour en moyenne, contre 6 500 avant la crise. Sur le segment du e-commerce non alimentaire, la marketplace du groupe Cdiscount a recruté 1 million de nouveaux clients durant le deuxième trimestre et consolidé sa rentabilité en atteignant les 48 millions d’euros d’EBITDA, en hausse de 30 millions d’euros par rapport à 2019.
E-commerce, innovation, proximité et international
Le groupe Casino a encore poursuivi son recentrement sur les magasins de proximité en centre-ville (Franprix, Monoprix) durant le trimestre avec l’ouverture de 68 nouveaux magasins. Dans le même temps, le distributeur a finalisé la cession de sa marque Leader Price à Aldi France pour 735 millions d’euros. Une cession qui intervient après la finalisation de la vente des grandes surfaces de la marque Vindémia, présente dans l’Océan Indien, et qui porte le montant total des cessions signées à 2,8 milliards d’euros.
Le distributeur stéphanois, qui a fait de l’innovation l’un de ses axes stratégiques fort, enregistre de nouvelles réussites en la matière avec, en premier lieu, le déploiement de son nouvel entrepôt Casino O’logistique. Celui-ci, entièrement automatisé avec la technologie Ocado, pour faire face à l’accroissement des commandes en matière de e-commerce alimentaire, a déjà permis de livrer 7 millions de clients. Par ailleurs, le groupe a poursuivi l’automatisation de ses magasins pour atteindre un parc total de 444 magasins autonomes sur tout le territoire.
Enfin, le groupe a également vu la rentabilité de ses enseignes en Amérique Latine progresser avec une hausse de 9,9% de l’EBITDA, et son chiffre d’affaires croître de 15,7%. Une hausse qui repose sur les performances des supermarchés Assai au Brésil, spécialisée dans le cash & carry à destination des petits commerçants et des restaurateurs, et sur le regain d’activité de Multivarejo.
Les performances du T2 portent le chiffre d’affaires consolidé du groupe Casino à 16 milliards d’euros. Au cours du deuxième semestre, le groupe affirme vouloir poursuivre la croissance de son activité dans le e-commerce (alimentaire ou non), la montée en puissance de ses nouvelles activités (énergie, via sa filiale GreenYellow, et data), la génération de cash et la réduction de la dette brute du groupe via la poursuite du plan de cession d’actifs non stratégiques.