Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, promet des actions concrètes pour stabiliser les prix et améliorer l’accès aux produits essentiels, tout en mettant l’accent sur les marques distributeurs et les produits locaux.
Une stabilisation des prix prévue en 2025
Face à une inflation persistante, Alexandre Bompard a annoncé des mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français dans une interview au Parisien. Selon lui, bien que l’inflation se stabilise, un retour aux prix d’avant la crise sanitaire est illusoire. Pour contrer cette hausse durable, Carrefour s’engage à stabiliser les prix en rayon d’ici 2025.
Déjà en 2024, le groupe a réduit les prix de 2.500 produits de plus de 10 %, se positionnant comme l’enseigne ayant effectué les baisses les plus importantes. En parallèle, des promotions ciblées, notamment avant Noël, concernent 40 % des jouets et 60 % des chocolats. Le dirigeant prévoit également des réductions sur les fruits, légumes, produits bio et poisson pour encourager une alimentation de qualité.
Cependant, Alexandre Bompard appelle le gouvernement à revoir la loi Descrozailles, qui limite les promotions sur les produits d’hygiène. « Des familles se privent de couches pour bébé ou de dentifrice. Cette réglementation est contre-productive », insiste-t-il.
Les marques distributeurs de Carrefour, remparts contre l’inflation
Avec une part passée de 20 % à 40 % dans le chiffre d’affaires de Carrefour, les marques distributeurs sont mises en avant comme « bouclier numéro 1 contre l’inflation ». Ces produits sont en moyenne 30 % moins chers que les grandes marques, offrant une alternative économique aux consommateurs. Pour regagner des parts de marché, Alexandre Bompard mise sur une nouvelle carte de fidélité dès 2025, offrant 10 % de réduction sur tous les fruits et légumes.
Le dirigeant réaffirme également son engagement envers les produits locaux. Carrefour ambitionne de doubler les approvisionnements à moins de 50 km de ses magasins, mais déplore le manque de compétitivité de l’agriculture française en raison de coûts et normes élevés. « D’un côté, des agriculteurs peinent à vivre, de l’autre, les clients ne peuvent pas toujours s’offrir des fraises françaises », explique-t-il.
Enfin, Carrefour joue un rôle particulier dans le débat sur l’accord de libre-échange Mercosur. Implanté en France et au Brésil, le groupe s’engage à soutenir les agricultures locales dans chaque pays. Alexandre Bompard assure que Carrefour continuera d’acheter 100 % de sa viande en France, tout en maintenant ses achats auprès des éleveurs brésiliens sur place. Une posture conciliatrice destinée à apaiser les tensions entre les deux marchés.
