Un réacteur nucléaire remis aux normes modernes
Mi-août, l’ASN a donné son feu vert à EDF pour exploiter Tricastin 1, mis en service en 1980, au-delà des 40 ans de durée de vie initialement prévus, rapportent Les Échos. Les travaux de modernisation, achevés en 2019, ont été suivis de procédures d’enquête publique et d’examen par l’ASN. « L’ASN considère que les conclusions du quatrième réexamen périodique du réacteur […] permettent d’atteindre les objectifs fixés pour ce réexamen périodique », a expliqué l’autorité.
Tricastin 1 a fait l’objet de travaux et d’études sans précédent, connus sous le nom de « VD4 ou quatrième visite décennale ». EDF a démontré que le vieillissement des équipements ne nuirait pas à l’extension de sa durée de vie. Des équipements de sûreté dernier cri ont été installés, et le réacteur est désormais réputé aussi sûr que l’EPR de Flamanville.
Importance pour les objectifs climatiques
Les nouvelles normes incluent la résistance à des températures extrêmes et des mesures en cas de tremblement de terre, avec quelques assouplissements basés sur l’amélioration des connaissances. « Ces normes sont supérieures à celles qui étaient en vigueur jusqu’ici », confirme Philippe Dupuy de l’ASN. L’exercice de la quatrième visite décennale sera répété pour l’ensemble des 32 réacteurs de 900 MW exploités par EDF en France. Quinze de ces réacteurs ont déjà entamé les travaux pour aller au-delà de 40 ans d’exploitation.
Les opérations de modernisation, engagées en 2015, concernent les réacteurs les plus anciens et ceux de générations plus récentes. Le coût total des travaux est estimé à 66 milliards d’euros, et ils doivent se poursuivre jusqu’en 2028. Pour la France, le succès de cet exercice est crucial pour atteindre sa trajectoire climatique. Le gouvernement envisage de porter la durée de vie des réacteurs au-delà de 50 ans, et dans certains scénarios, une prolongation jusqu’à 60 ans est recommandée.