La France, une exception en Europe
Le prix moyen hors taxe de l’essence dans la zone euro a retrouvé son niveau de février 2022, avant le début de la guerre en Ukraine. La Commission européenne indique que le prix moyen hors taxes à la pompe était de 84 centimes fin avril, soit le même niveau qu’avant l’invasion russe. Les stations-service de nos voisins européens montrent également un retour à la normale, avec des variations de prix ne dépassant pas 5%.
En France en revanche, le coup est rude pour les automobilistes : l’Hexagone est en effet le seul pays d’Europe où le prix du SP95 est encore 16 % plus cher qu’avant la guerre. Avant le conflit, le prix moyen hors taxe en France était de 80 centimes, soit 4 centimes de moins que la moyenne de la zone euro. Fin avril, il était de 93 centimes, soit une augmentation de 16 % par rapport aux prix d’avant-guerre, comme le constate BFMTV ! Au passage, cela permet à l’État d’empocher une TVA plus élevée de 2 centimes.
Une essence 16% plus chère
Plusieurs explications sont avancées pour expliquer cette différence. Du côté des distributeurs, on évoque chez Système U une « reconstitution des marges ». Les enseignes ne cherchent plus forcément à tirer les prix vers le bas. Du côté de l’Ufip, autrement dit l’industrie pétrolière, on souligne que l’éthanol ajouté dans le carburant classique est plus cher aujourd’hui, et que les automobilistes français consomment davantage d’E10. nnLes professionnels mettent également de l’avant des obligations environnementales imposées aux secteurs les plus pollueurs qui ont été durcies, ce qui les oblige à augmenter leurs contributions financières via les Certificats d’économies d’énergie (CEE). Enfin, les pompistes indépendants assurent que le niveau de leurs marges n’a pas évolué. Les automobilistes français continuent donc de subir des prix plus élevés à la pompe par rapport à leurs voisins européens.