Demeurer en repos. Dans une chambre. Le décor convoqué par Blaise Pascal ne s’est nullement étiolé tout au long des siècles. Les propos du philosophe résonnent tant notre incapacité à nous ennuyer est manifeste. Prendre le temps de s’arrêter pour regarder l’ailleurs et pour penser le présent. S’autoriser à d’autres lendemains. En confinement, depuis 3 semaines maintenant, la bascule est là tant dans nos rapports au temps que dans l’organisation du travail. Occasion de prendre ce temps pour s’interroger et s’autoriser à convoquer l’audace dans nos quotidiens. Celle-ci joue un rôle manifeste dans le quotidien et la vision prônée par ces entrepreneurs, de l’écriture à la start-up.
L’audace de la subtilité ; le choix des mots
Le temps du confinement pour ressortir carnets et fusains. Pour se remettre à écrire et à traduire nos états d’esprit. S’autoriser à un cours d’écriture en redonnant aux mots épaisseur et densité. Celle-ci dévoile notre société par les mots et par l’usage que l’on en a. Voir des œuvres de Jeanne Bordeau, c’est aiguiser son regard sur l’époque, sur le lien social, comme en témoigne sa récente exposition au CESE pour le cinquantenaire de la francophonie. « L’audace n’est pas tonitruante ou spectaculaire. Elle n’est pas dans l’insolence, elle n’est pas toujours tapage. Inutile de choquer pour choquer. L’audace peut être dans la subtilité, la nuance. Le parler-vrai détonne, le parler-juste étonne. Les audacieux savent doser et ont souvent l’intelligence de lutter dans l’ombre ».
De la curiosité
Il est parti sur les traces de Giorgio Vasari et de ses contemporains. Passionné d’art, Philippe Branche s’est autorisé à aller, pendant plusieurs semaines, à la rencontre de l’art italien de Florence à Rome de Saint Marin à la villa d’Este. Il décide alors d’écrire sur ceux qui ont laissé traces dans l’art. La volonté est là ; il décide d’apprendre le chinois et de vivre en Chine. Ce sera Shanghai, Pékin puis Hong Kong, où il travaille dans la finance. Il poursuit ses lectures quotidiennes ; essais et romans avec une même attention et curiosité. Sa volonté manifeste le conduit à rencontrer des prix Nobel et à continuer à apprendre. De la Comédie française au Grand Palais, de la lecture de Montaigne à celle d’Höderlin, le temps de la lecture est celui qui façonne.
Se lancer dans un projet
« Mon expérience entrepreneuriale a grandement influencé ma nomination à ce poste ». Hippolyte Mordret travaille aujourd’hui dans une banque en Suisse. Lors de ces années d’étudiant, il décide de lancer, avec enthousiasme et volonté, sa propre marque Realtipo ; des shorts pour hommes. Un choix qui se révèle être un précieux atout. Initier, se lancer, découvrir. Les champs à investir sont vastes. Tant mieux. Si le temps du confinement était aussi celui pour mieux s’écouter et s’autoriser à aller vers ce qui nous anime véritablement en continuant à apprendre ?
Mathilde Aubinaud est communicante et plume. Elle a publié, cet hiver, son 6e livre La Saga des Audacieux (VA Editions).