Le plastique recyclé reste du plastique
Après des années de recherche, Lego avait dévoilé en juin 2021 son premier prototype de brique fabriqué à partir de plastique recyclé. Tim Brooks, vice-président de la responsabilité environnementale du groupe, s’était alors félicité des « progrès » réalisés. Deux ans plus tard, le ton a changé. Selon Niels Christiansen, le directeur général du groupe, l’utilisation de polytéréphtalate d’éthylène (PET) recyclé aurait finalement augmenté les émissions de carbone sur la durée de vie du produit. D’où l’abandon de ce projet.
Tim Brooks ajoute que le passage au PET recyclé aurait nécessité des modifications majeures dans les usines de Lego, rendant l’empreinte carbone encore plus importante. Cette décision est d’autant plus significative pour Lego que la société fabrique chaque année des milliards de pièces en plastique, composées à 80% d’un dérivé du pétrole : l’acrylonitrile butadiène styrène (ABS).
Réutilisation plutôt que recyclage
En parallèle, le groupe a triplé ses investissements en développement durable pour atteindre 3 milliards de dollars par an d’ici à 2025. Concernant ses émissions de CO2, Lego s’est fixé pour objectif de les réduire de 37% en 2032 par rapport à ses émissions de 2019. Selon Tim Brooks, la nouvelle orientation de Lego est désormais axée sur la réutilisation plutôt que le recyclage, et le groupe étudie un « modèle d’économie circulaire ».
Le choix de Lego révèle les limites du recyclage comme solution environnementale. Selon Nicolas Redon, spécialiste finance vert chez Novethic, le problème fondamental avec le plastique est qu’il reste du plastique, même recyclé. D’autres voix, comme celle de Greenpeace, suggèrent que le recyclage est souvent utilisé comme un moyen de justifier la production croissante de matières plastiques.