L’Union européenne s’apprête à réagir aux nouvelles taxes américaines sur l’acier et l’aluminium importés. Le président des États-Unis a annoncé l’application d’une taxation de 25 % sur ces matières premières, sans exemption pour les partenaires commerciaux traditionnels.
Washington cible l’acier et l’aluminium européens
Les nouveaux décrets américains, qui entreront en vigueur le 12 mars, imposeront des droits de douane à tous les pays exportant de l’acier et de l’aluminium vers les États-Unis. Cette décision met fin aux exemptions dont bénéficiaient plusieurs alliés stratégiques des États-Unis, dont l’Union européenne, le Canada, le Mexique, le Japon et la Corée du Sud.
Le président américain justifie cette politique par des préoccupations de « sécurité nationale », affirmant que certains pays serviraient de plaque tournante pour réacheminer de l’acier et de l’aluminium chinois vers le marché américain. « Certains pays ont accueilli des investissements de la Chine pour bénéficier d’un accès privilégié à notre marché », a-t-il déclaré.
Ces mesures marquent un retour aux pratiques protectionnistes déjà adoptées sous son premier mandat (2017-2021), lorsque des taxes similaires avaient été imposées puis en partie levées par son successeur, Joe Biden.
L’Europe et ses partenaires préparent leur réplique
Face à cette annonce, l’Union européenne a réagi avec fermeté. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a prévenu que « les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées ». Le chancelier allemand Olaf Scholz a également affirmé que « si les États-Unis ne nous laissent pas d’autre choix, l’Union européenne réagira ensemble ».
D’autres partenaires commerciaux impactés préparent eux aussi des contre-mesures. Le Canada, principal fournisseur d’acier et d’aluminium aux États-Unis, a qualifié ces taxes de « totalement injustifiées » et promis une réaction « claire et mesurée ». La fédération britannique de l’acier, UK Steel, a mis en garde contre un « coup dévastateur » pour son industrie, déjà en difficulté. En Corée du Sud, le gouvernement a annoncé qu’il prendrait « toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts de nos entreprises ».
Alors que ces nouvelles sanctions commerciales menacent de raviver les tensions entre les États-Unis et leurs partenaires économiques, le président américain a laissé entendre que d’autres mesures protectionnistes pourraient suivre. Il a annoncé que des « droits de douane réciproques » seraient bientôt, dans le but d’aligner la taxation des importations aux États-Unis sur celle des exportations américaines à l’étranger.
