Les signalements portent essentiellement sur de faibles montants
La lutte contre les circuits financiers clandestins continue, et à en croire les chiffres rendus publics par Tracfin, elle est même à son plus haut niveau jamais observé : 3 908 signalements par mois en moyenne ont été transmis en 2016. Cependant, cette forte activité n’est pas forcément synonyme de qualité : dans son rapport annuel, Tracfin fait état d’une moindre pertinence des signalements et un appauvrissement sensible du travail d’analyse réalisé par les banques. Elles auraient surtout du mal à faire le lien entre opérations suspectes et le financement du terrorisme, déplore Bercy.
En 2016, les signalements ont porté essentiellement sur des enjeux financiers limités. La proportion de ces « petites prises » a même augmenté par rapport à 2015. Ainsi 71,5 % des signalements ont porté sur la tranche inférieure à 100 000 euros. Dans le détail, 21 % des enjeux étaient compris entre 100 000 et 500 000 euros, 3 % entre 500 000 et 1 million d’euros, 3 % entre 1 million et 10 millions d’euros et 0,3 % portaient sur des sommes de plus de 10 millions d’euros.
Tracfin a du mal à traiter tous les signalements qu’il reçoit
Mais le problème est également du côté de Tracfin. Alors même que le nombre de déclarations est en hausse, le taux de mise en investigation a baissé de 6 points par rapport à 2015. En 2016, à peine plus d’un signalement sur dix a fait l’objet d’investigations par Tracfin, alors que les critères de traitement sont restés constants et que les capacités de traitement ont progressé. Tracfin renvoie en partie la balle aux banques : non seulement les signalements ont surtout porté sur de faibles enjeux, mais la qualité de l’analyse des opérations atypiques/douteuses par les établissements bancaires a baissé.
En 2016, Tracfin a concentré l’essentiel de son attention sur l’activité « banque privée ». Les professionnels de l’investissement sont également dans le collimateur de Bercy. Ces actions se poursuivent en 2017.