La fin d’une omerta
Denis Gautier Sauvagnac est même allé plus loin et a tenu à briser ce qui semble constituer un tabou depuis un long moment : "Ces contributions étaient une forme de l'appui que, depuis des décennies, l'UIMM apportait à des organisations de salariés et patronales". Ce versement de fonds à divers syndicats se faisait apparement par le biais d’achat ou de locations (à très bon prix) de produits ou de services par l’IUMM à d’autres organisation, ou tout simplement par la remise d’espèces. Si aucun nom d’organisation ou de personnalité n’a encore filtré, les allégations sont pour le moins univoque : si le Conseil National du Patronat Français (CNPF, ex-MEDEF) a bénéficié de cet argent, les anciens responsables de l’UIMM accusent également les « cinq syndicats représentatifs » sans toutefois les nommer. Interrogé sur le mode de répartition des enveloppes, Denis Gautier-Sauvagnac parle d’un véritable « abonnement ». Après à peine une semaine de procès, la suite s’annonce forte.
Les intéressés nient en bloc
De son côté, la fédération métallurgie de la CFDT a pris les devants : décrivant "des pratiques patronales inadmissibles, doublées d'allégations nuisibles", et menaçant d’attaquer en diffamation les anciens responsables de l’IUMM. FO a également démenti tout contact avec l’IUMM, tout comme la CGT, qui a réagi par le biais de son responsable : « La CGT n’a jamais touché de l’argent de l’UIMM». La CFTC a également réagi à travers un communiqué de sa fédération métallurgie, niant farouchement «avoir touché de quelque provenance, une quelconque enveloppe d’argent liquide», et se réservant également le droit d’attaquer en justice toute personne alléguant le contraire. Pour sa part, Pierre Gattaz, du MEDEF, s’est refusé à commenter l’affaire. Daniel Dewarin, ancien président de l’UIMM, se dit peu étonné de cette situation, et se limite à dire, pour sa part, que si les bénéficiaires des enveloppes sont particulièrement nombreux, les preuves, pour l’essentiel, n’existent pas.