Alain professait que « l’homme qui n’a pas été apprenti sera toujours un enfant », je pourrai compléter par la sentence tout aussi définitive que « l’homme qui n’a pas été avec une Asiatique sera toujours un apprenti » (des choses de l’amour s’entend). David Bowie ne s’y est pas trompé en intitulant une de ses chansons « China Girl ».
Tout cela pour dire que l’on n’a rien sans rien et que pour aborder, voire séduire, une Asiatique nécessite un minimum de préparation.
L’idée du propos n’est bien entendu pas de donner des conseils de séduction, mais plutôt d’accompagner les habituels jeux de l’amour et du hasard en laissant le moins d’espace possible à ce dernier dès lors que l’élue est asiatique.
Or un cigare, accompagné du breuvage adéquat, peuvent agir comme un onguent et un philtre dont l’alliance permet de fluidifier les échanges et de rapprocher, dans un premier temps, les esprits.
Avisez la femme à la peau cuivrée, à la robe fuseau rouge fendue et aux talons accompagnant une semelle rouge… tout ce rouge pouvant évidemment être vu comme un hommage à Rothko, mais plus logiquement comme une couleur suscitant l’attention et le désir.
Le baby whisky et la cigarette ne seront pas de mise. Ils sonneront comme une clochette vulgaire qui ne devrait susciter qu’un sourire méprisant et, pour le coup, des talons qui se tourneront.
Suggérer de partager un cigare est quelque chose de plus inattendu et offrira de ce point de vue plusieurs attraits.
Celui de la surprise et de l’étonnement mêlés pour une proposition inhabituelle. Cette dernière devrait au demeurant et cela est souhaitable entrainer une réponse défiante et de refus poli. Ce refus devient dès lors une occasion inespérée pour engager la conversation en expliquant le pourquoi du comment de cette offre. Féminiser le cigare est aisé l’essentiel des mots lui étant rattaché sont féminins, cape et sous-cape, tripe, bague, coiffe, guillotine, poupée, cave, civette, vitole pour en citer les principaux.
Quelle femme ne serait pas sensible à une éloquence toute portée sur son genre et l’amour qu’on lui porte à travers des moments aussi voluptueux qu’éphémères. Offrir alors un Partagas habaneros bagué de rouge devient alors une poursuite naturelle de l’échange et la gestuelle accompagnant cette offrande sera un témoignage d’élégance et de dextérité.
Maintenant le philtre. La tendance naturelle à bannir sera celle, très féminine, de la coupe de champagne ou du verre de Chablis. Il faut au contraire opter pour un vieux rhum japonais – mon goût se porte sur le Ryoma – qui outre une référence mettant à l’honneur l’Asie sera l’occasion de découvrir des saveurs particulièrement fruitées et douces se mariant admirablement avec le cigare partagé. En somme une union parfaite entre l’Orient et l’Occident qui ne demande qu’à se prolonger.
On pourra se demander pourquoi le choix de l’Asie. C’est simple la même démarche avec une européenne hexagonale devrait se traduire par « pour qui il me prend celui-là ? » clôturant tout échange !nn
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.