Le baromètre 2025 de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, réalisé par l’association GSC et le cabinet Altares, tire la sonnette d’alarme : près de 61 000 dirigeants ont perdu leur emploi en raison d’une explosion du nombre de faillites. Un chiffre en hausse de 18 % par rapport à 2023.
Un nombre record de pertes d’emploi chez les chefs d’entreprise
Le bilan de l’année 2024 est sans appel : 60 852 chefs d’entreprise se sont retrouvés sans emploi en 2024, soit l’équivalent de 166 entrepreneurs perdant leur activité chaque jour, selon le baromètre de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. Ce niveau de chômage des dirigeants n’avait jamais été atteint depuis 2015. En première ligne, les très petites entreprises (TPE) ont été les plus frappées, représentant près de trois quarts des cas recensés. Les dirigeants de structures de six à neuf salariés ont particulièrement souffert, avec une augmentation de 30,2 % des pertes d’emploi en un an. Les chefs d’entreprise à la tête de sociétés plus matures, ayant plus de dix ans d’existence, n’ont pas été épargnés. Près d’un tiers des entrepreneurs concernés dirigeaient des structures anciennes.
Les profils les plus vulnérables se retrouvent parmi les entrepreneurs seniors. Le nombre de dirigeants de plus de 60 ans ayant perdu leur emploi a bondi de 33,2 % en 2024, soit 8 081 personnes concernées. À l’inverse, les chefs d’entreprise de moins de 26 ans affichent une hausse plus modérée de seulement 3 %. La tranche d’âge la plus touchée reste celle des 41-50 ans, avec 16 328 pertes d’emploi recensées, représentant plus d’un quart des cas.
Les secteurs et les régions les plus touchés
Certains secteurs d’activité ont été particulièrement exposés à cette vague de faillites. Le secteur de la sécurité a enregistré une hausse tristement spectaculaire de 112,8 % du nombre de dirigeants ayant perdu leur emploi, soit 845 entrepreneurs concernés. L’immobilier a également subi de plein fouet les turbulences économiques, avec une hausse de 34,7 % des pertes d’emploi parmi les chefs d’entreprise du secteur. Le domaine des transports et de la logistique n’a pas été épargné, affichant une augmentation de 29,3 % des pertes d’emploi. La construction, fortement fragilisée par la flambée des prix des matériaux, a vu près de 14 928 entrepreneurs perdre leur activité, soit une hausse de 23,7 %.
D’un point de vue géographique, certaines régions se distinguent par une forte progression du nombre de dirigeants en difficulté. L’Île-de-France reste la plus touchée en nombre absolu, avec 14 227 chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi, soit une hausse de 25,2 %. C’est néanmoins la Normandie qui enregistre la plus forte augmentation avec une hausse de 27,9 %, tandis que les Pays de la Loire affichent une progression de 26,8 %. En revanche, la Corse et le Centre-Val de Loire ont été relativement épargnés, avec des hausses inférieures à 10 %.