Une opération sans obstacles majeurs
Le rachat d’Altice Media, comprenant notamment BFMTV et RMC, par le milliardaire marseillais Rodolphe Saadé, a été officiellement validé le 28 juin par l’Autorité de la concurrence et le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom. Cette transaction, annoncée le 15 mars, permet à Patrick Drahi, le précédent propriétaire, de récupérer 1,55 milliard d’euros, soulageant ainsi sa situation financière difficile.
Les auditions devant l’Arcom, le 7 juin, ont montré que l’opération ne suscitait pas de craintes majeures. Arthur Dreyfuss, actuel patron d’Altice Media, et Rodolphe Saadé, accompagnés de Nicolas de Tavernost, ex-patron de M6, ont répondu aux questions du régulateur dans une atmosphère détendue, sans confrontation ni questions incisives.
Toutefois, la vision de Rodolphe Saadé concernant l’indépendance des rédactions a soulevé des préoccupations. Lors d’un CSE d’Altice Media, Saadé avait déclaré qu’il ne « réagirait pas bien » en cas de couverture d’un scandale touchant son groupe par ses médias, ce qui a alimenté les craintes d’interventionnisme.
Des préoccupations autour de l’indépendance éditoriale de BFMTV
Un incident impliquant le directeur de la rédaction de La Provence, un autre média détenu par Saadé, a renforcé ces préoccupations. Après une Une critiquée par des élus locaux, Aurélien Viers a été brièvement suspendu, déclenchant une grève des journalistes. Cet événement a accéléré la mise en place d’une charte éthique, signée le 27 juin, stipulant notamment un vote de la rédaction sur le projet éditorial lors de la nomination d’un nouveau directeur.
Pour obtenir le feu vert de l’Autorité de la concurrence, Rodolphe Saadé a pris des engagements concernant la commercialisation des espaces publicitaires. Il a assuré qu’aucune offre groupée ne sera pratiquée entre La Provence et BFM Paca, et que les régies publicitaires de ces médias ne seront pas fusionnées.
Les journalistes d’Altice Media attendent désormais l’ouverture de la clause de cession prévue pour la rentrée prochaine, leur permettant de quitter le groupe avec des indemnités. Cette nouvelle ère pour Altice Media sous la direction de Saadé est observée avec attention, notamment concernant le respect de l’indépendance éditoriale promise par la charte éthique récemment adoptée.