Il fut un temps…

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Dall·e 2025 02 12 11.49.03 Un Homme Vu De Dos, Fumant Un Cigare Et Tenant Un Verre Dans Sa Main, Regardant Un Grand écran Diffusant Un Film. L'ambiance Est Douce Avec Un éclaira
Il fut un temps… | journaldeleconomie.fr

Nous avons tous un film « madeleine de Proust » qui a la qualité de nous replonger dans une douce et innocente béatitude. Pas nécessairement le « grand film » listé par les magazines spécialisés, non, le film qui a su, à un moment vous cueillir et vous faire rêver, pleurer, désirer. Selon les époques, cela a toujours fait partie de la magie du cinéma.

Celle-ci pouvait reposer sur des acteurs ou actrices ou des genres, dans les années 20 les femmes (nos arrière-grand-mères) se pâmaient pour le « fils du Cheikh » avec R Valentino, et si « Dieu créa la femme » pour certains « Gilda » était son prénom. « A nous les petites anglaises » a pu susciter de l’émoi chez beaucoup au même titre que « ET » ou « Twilight » à des époques différentes.

Le film « madeleine » peut, des années plus tard, sembler juste gnian-gnian et pourtant. Repenser à cette dernière scène chargée d’émotion de « Cinéma Paradiso » ou le personnage de Jacques Perrin se voit offrir, à la mort du projectionniste Alfredo joué par Philippe Noiret, le montage de toutes les coupures des films des années 50/60 opérées par le curé du village, le tout sur une musique envoutante d’E Morricone.

Mon film madeleine c’est un « un été 42 » où, sur une musique de M Legrand, la sublime Jennifer O’Neill initiée à l’amour un jeune homme qui avait pile poil mon âge (15 ans) au moment où je regardais, pour la première fois, ce film. Le lendemain je passais mon bac français et ma tête n’était pas à ma copie. Jennifer O’Neill en sous-vêtements blancs dans la pénombre d’une chambre n’a rien à envier à Romy Schneider en maillot bain noir au bord de la piscine. Et la musique…la musique…

Alors si, chers lecteurs, vous avez aussi un film « madeleine » qui appartient à votre jardin secret et à le revoir serait l’occasion de vous offrir un retour vers le futur chargé de nostalgie c’est le moment.

Il faut un fauteuil confortable, de la tranquillité que rien ne vienne interrompre ce moment avec vous-même et assurément pas des commentaires allant de « papa j’ai soif » à « c’est nul ! change ! ».

Non, le film « madeleine » est un plaisir égoïste où l’écran est un miroir ou se reflète le Dorian Gray inchangé que nous avons tous au fond de nous.

Dans une pénombre douce allumer un Zino Nicaragua Toro dont la douceur devrait vous accompagner pendant 45 minutes. Se servir un cognac Lhéraud, en fonction de son budget et de ses émotions on choisira soit l’Oublie soit le Paradis Antique. Dans les deux cas le nom de baptême retenu sera de circonstance.

On lance le film, on savoure l’alliance du Zino et du Lheraud…le film se déroule…le cigare s’éteint, le verre se vide et on s’endort, à la moitié du film, pour la plus délicieuse sieste peuplée de rêves du temps d’avant.

Ne pas voir l’intégralité du film est même obligé, celui de rester sur la première impression d’il y a quelques décennies et de temps à autre de pouvoir recommencer cette dernière séance.

Nicolas LEREGLE

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