Des chiffres qui donnent le tournis
Olivier Dussopt, le ministre délégué aux Comptes publics, n’a pu que constater l’étendue des dégâts. Le déficit public pour 2020 devrait finalement s’établir à 248 milliards d’euros, loin, très loin des 53,5 milliards prévus à l’origine. Cela représente un déficit multiplié par quatre. Un déficit qui avant été de 3% du produit intérieur brut l’an dernier, et qui finira fin 2020 à 11,3% ! Largement en dehors des clous de Bruxelles, mais l’exécutif européen a néanmoins convenu que les déficits devaient filer pour soutenir l’économie en péril suite aux mesures de confinement et de restriction des déplacements mis en place depuis le début de l’année pour réduire les cas de contamination et les hospitalisations.
Le nouveau confinement ne fera évidemment rien pour arranger les comptes de l’État. Le nouveau projet de loi de finances rectificative (PLFR), qui permettra de « finir l’année » comme l’explique Olivier Dussopt au Journal du Dimanche, contient une enveloppe de 20 milliards d’euros, ce qui permet d’augmenter notamment les crédits du fond de solidarité (ils passent de 8,5 à 19,4 milliards) et les exonérations de charge (8,2 milliards au lieu de 5,2 milliards). Tout cela va creuser la dette publique : Bruno Le Maire a estimé qu’elle pèsera 119,8 % du PIB, contre 117,5 % auparavant.
Recettes fiscales à la peine
Les pouvoirs publics ont dépensé 470 milliards d’euros durant la crise sanitaire au printemps, afin de financer le chômage partiel, les prêts garantis par l’État ou encore les diverses mesures d’aide d’urgence aux secteurs en panne (automobile, aviation, aéronautique, tourisme…). Olivier Dussopt relève également que les recettes fiscales sont en retrait : 10 milliards d’euros de moins dans les caisses chaque mois de confinement.
Cela représente entre 2 et 2,5 points de croissance en moins. À cela s’ajoute le plan de relance du mois de septembre, doté de 100 milliards d’euros mais dont une partie peut s’inscrire dans la case des investissements. Le ministre délégué aux Comptes publics tire le bilan : « Depuis mars dernier, le Covid nous a coûté 186 milliards d’euros : 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d’activité, et 86 milliards de mesures d’urgence sanitaires et économiques ».