Iliad face à un refus ferme de Vodafone
Le monde des télécommunications en Italie a été le théâtre d’une manoeuvre stratégique majeure initiée par le groupe Iliad. En décembre dernier, une proposition de fusion des filiales italiennes d’Iliad et Vodafone a été mise sur la table. L’objectif d’Iliad, dirigé par Xavier Niel, était de créer « le challenger le plus innovant » dans le secteur télécom italien. Cependant, cette proposition n’a pas trouvé écho auprès de Vodafone, qui a clairement rejeté l’offre, malgré une révision à la hausse de celle-ci par Iliad.
L’offre améliorée d’Iliad incluait un paiement initial en cash de 6,6 milliards d’euros à Vodafone, contre 6,5 milliards précédemment. Cette proposition impliquait également une option d’achat par Iliad de 10% du capital de Vodafone Italia chaque année, ouvrant la voie à un contrôle total à terme. Malgré la présence de Xavier Niel au capital de Vodafone (avec 2,5% des parts depuis septembre 2022), cela n’a pas suffi à influencer la décision de Vodafone.
L’offensive italienne d’Iliad
Suite à ce refus, Iliad « prend acte » et envisage de continuer sa stratégie actuelle en Italie. Depuis son lancement en 2018, Iliad Italia a su s’imposer sur le marché du mobile avec plus de 10,5 millions d’abonnés. Le groupe ambitionne maintenant de renforcer sa position dans l’Internet fixe, secteur où il reste un acteur mineur. La fusion avec Vodafone aurait pu accélérer cette expansion, soulignant l’importance stratégique du deal avorté.
Des sources internes chez Iliad expriment un sentiment d’amertume suite à cet échec, perçu comme une perte de temps orchestrée par Vodafone. Cette situation reflète les tensions entre les acteurs traditionnels et les nouveaux entrants sur le marché des télécoms, un marché où les enjeux d’ego semblent parfois primer sur les intérêts commerciaux.
Vodafone, malgré son refus de fusionner avec Iliad, ne compte pas rester inactif en Italie. Sa filiale, confrontée à une concurrence accrue et une guerre des prix, explore d’autres options de fusion ou de rachat. Récemment, des rumeurs évoquent l’intérêt du groupe suisse Swisscom, via sa filiale Fastweb, pour Vodafone Italia. Toutefois, aucune proposition formelle n’a été présentée à ce jour.