Une hausse des prix plus marquée chez les discounters
Malgré leur réputation d’offrir les tarifs les plus bas, les enseignes telles que Lidl, Aldi, et Netto, n’ont pas connu de croissance de leur part de marché, stagnante à 13,2 % l’année dernière selon l’institut Circana. En dépit d’une inflation galopante, ces magasins qui vendent principalement des produits sous marques propres, ont subi une hausse de prix plus importante que leurs concurrents : +14 % contre +10 % ailleurs. nnCette inflation des prix est due en grande partie à l’augmentation des coûts des matières premières, exacerbée par le conflit en Ukraine, impactant davantage les produits qui ne bénéficient pas des budgets marketing des grandes marques.
Face à une concurrence féroce, notamment de la part des enseignes généralistes qui ont renforcé leurs gammes à bas prix, les discounters ont dû revoir leurs stratégies. Lidl, par exemple, a ralenti son rythme d’ouverture de nouvelles boutiques pour concentrer ses ressources sur la compétitivité des prix, avec une réduction des tarifs sur 1.000 produits. Parallèlement, pour contrer des enseignes comme Leclerc et son offre Eco+, Lidl a introduit sa propre gamme de produits à premier prix, ce qui commence à porter ses fruits avec un regain de 0,2 point de part de marché début avril 2024, selon Kantar.
Concurrence accrue des enseignes traditionnelles
En dépit de ces efforts, Aldi peine à progresser. L’acquisition de plus de 500 magasins Leader Price en 2020 n’a pas eu l’effet escompté, et la marque doit faire face à une érosion de son chiffre d’affaires. La forte inflation des matières premières et une base de consommateurs aux budgets serrés n’ont pas facilité la situation, mais la marque reste optimiste, envisageant de nouvelles ouvertures pour étendre sa présence en France.
Les analystes comme Emily Mayer de Circana et Gaëlle Le Floch de Kantar suggèrent que les discounters doivent continuer d’innover et de s’adapter pour maintenir leur attractivité. Malgré les obstacles, des signes de reprise se font sentir, notamment grâce à une fidélisation accrue et une fréquence d’achat en hausse chez Lidl. Netto, de son côté, bénéficie d’une augmentation de 16 % de son chiffre d’affaires en 2023, prouvant que les stratégies bien ciblées peuvent se traduire par des succès notables, même en période de crise économique.
Ainsi, si les discounters ont subi un ralentissement notable durant la période d’inflation récente, leurs réponses stratégiques montrent qu’ils ne sont pas encore prêts à abandonner la bataille des prix. Les mois à venir seront déterminants pour voir si ces ajustements permettront de reconquérir ou d’élargir leur clientèle dans un marché de plus en plus compétitif.