Soutien de l’État pendant la crise sanitaire
Il n’est pas question d’augmenter les impôts pour rembourser la dette occasionnée par les différents dispositifs mis en place durant la crise sanitaire. Et pourtant, il faudra bien rembourser l’argent emprunté pendant cette période (qui se poursuit). À l’occasion d’un débat sur la dette à l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire a expliqué que l’idée d’annuler une partie de la dette était « dangereuse et inutile ». À la place, le ministre de l’Économie a plusieurs options. nnPour renflouer les caisses de l’État mises à mal par l’épidémie, le gouvernement mise sur les réformes structurelles comme celle des retraites, sur pause alors qu’elle aurait dû être votée l’an dernier. Bruno Le Maire plaide aussi pour une réforme de la gouvernance des finances publiques qui permettra la mise en œuvre d’un système de dépense sur plusieurs années. Le patron de Bercy a aussi une autre recette qui risque de faire grincer des dents : faire payer les entreprises.
Les entreprises mettront la main à la pâte
« Si demain les entreprises renouent avec la croissance, ont une croissance supplémentaire, et donc que les recettes de l’impôt sur les sociétés augmentent », a t-il expliqué, « est-ce qu’il ne serait pas efficace, est-ce qu’il ne serait pas juste, de consacrer une part de l’augmentation de cet impôt sur les sociétés au remboursement de la dette Covid ? ». Les entreprises pourraient donc être appelées au chevet de la dette. Elles vont « rendre ce qu’elles ont réussi à obtenir grâce à la protection de l’État », a ajouté Bruno Le Maire.
C’est qu’il y a urgence : la dette a bondi à 120% du produit intérieur brut en 2020, et son niveau devrait rester similaire cette année. La crise sanitaire a engendré une dette supplémentaire de 215 milliards d’euros, dont 75 milliards pour les organismes sociaux. Un allongement de la CRDS permettra d’éponger une partie de l’ardoise, mais il en faudra plus pour en venir à bout.