Les habitudes alimentaires évoluent, et un constat s’impose : les produits frais traditionnels, comme la viande, le poisson, les fromages à la coupe et les fruits et légumes, sont largement plébiscités par les consommateurs de plus de 60 ans.
Les seniors, fervents consommateurs de produits frais
Selon une étude de Kantar publiée en marge du Salon de l’agriculture, les seniors représentent aujourd’hui 50 % des dépenses totales dans ce secteur. Un constat qui souligne une fracture générationnelle marquée dans les habitudes alimentaires.
D’après Kantar, les consommateurs âgés constituent aujourd’hui le socle de la consommation des produits frais traditionnels. « Ils connaissent ces aliments depuis l’enfance, savent comment les cuisiner et disposent d’un pouvoir d’achat plus élevé », explique la société d’études de marché. Cette génération est donc plus encline à fréquenter les commerces spécialisés, les marchés ou encore les enseignes dédiées aux produits frais.
À l’inverse, les plus jeunes semblent se détourner de ces produits, faute de connaissances culinaires et de moyens financiers suffisants. « Les jeunes n’ont pas les codes, pas le savoir-faire culinaire, pas le temps, ni l’argent », observe Kantar. Cette tendance s’explique également par des changements de mode de vie : les repas pris sur le pouce ou les produits transformés sont devenus des alternatives privilégiées par les nouvelles générations, au détriment des produits bruts nécessitant un temps de préparation plus long.
Entre inflation et nouveaux comportements, un marché sous pression
Outre le facteur générationnel, l’inflation a lourdement pesé sur le marché des produits frais traditionnels. Depuis 2022, les hausses de prix ont conduit de nombreux ménages à réduire leur consommation de ces produits, jugés onéreux. « C’est une variable d’ajustement pour le portefeuille des ménages en raison de leur prix », analyse Kantar. En 2024, les ventes ont ainsi reculé de 1,5 %, poursuivant une tendance baissière amorcée depuis au moins cinq ans.
La crise sanitaire avait pourtant marqué une embellie temporaire pour le secteur. Pendant les confinements, les Français avaient davantage cuisiné chez eux, profitant d’un budget alimentaire plus conséquent. Mais le retour à la normale a redistribué les cartes : les ménages les plus aisés ont renoué avec les restaurants, entraînant une baisse des achats de produits frais destinés aux repas faits maison.
Face à ces évolutions, les acteurs du secteur devront s’adapter à de nouvelles attentes et redoubler d’efforts pour attirer une clientèle plus jeune, sous peine de voir le marché des produits frais traditionnels s’éroder encore davantage.