Ne lisez pas mesdames

Ne lisez pas mesdames, car je vais écrire sur vous et le plaisir que vous procurez.
Ne lisez pas mesdames, car ce que je vais écrire risque d’être moins lisible en 2023 qu’il ne l’aurait été il y a encore 20 ans.

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Ne lisez pas mesdames
Ne lisez pas mesdames - © journaldeleconomie.fr

Ne lisez pas mesdames, car nous sommes à une époque où chaque comportement masculin peut être compris comme une agression ou un harcèlement.

Ne lisez pas mesdames alors même qu’au printemps et en été vous sortez de votre hibernation et de nouveau, pour quelques mois, vous arpentez les rues pour notre plus grand plaisir.

Ne lisez pas mesdames les propos d’un homme qui voyant autant de jambes dévoilées et de tenues légères ne peut s’empêcher de les admirer comme l’aurait certainement fait Charles Denner évoquant « les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie ». Ce qui pouvait se dire en 1977 dans un film de Truffaut le peut-il être encore en 2023… ne lisez pas mesdames.

Ne lisez pas mesdames, et pourtant vous êtes là et ces mois estivaux sont les vôtres. Alors il convient de vous les laisser et de nous laisser les savourer.

Parmi les très nombreux plaisirs dont vous êtes porteuses, il faut admettre que celui de vous regarder n’est pas le moindre.
Que vous soyez assise à une terrasse, les jambes croisées se dévoilant au regard des passants et prenant le soleil autant que notre hommage vous êtes belles.

Marchant et, à chaque pas, dévoilant au travers de la fente d’une robe un galbe ou offrant décolleté et transparence qui laisse l’imagination dévoiler ce qui est couvert, vous êtes belles.

Observer vos regards recherchant à la fois le plaisir d’être vue et la réprobation pour celui qui y verrait une invitation non sollicitée, vous êtes belles.

Savourer comme il se doit la mode du « no bra » qui offre un suggestif mouvement à vos démarches, vous êtes belles.

Apprécier le bruit de talons sur le pavé comme autant de petits SMS annonçant le message de votre approche ; mais ignorer le silence de semelles compensées dont le confort masque la finesse de vos attaches.

Toutes ces sensations nous sont offertes, par vous, mesdames, depuis les rues que vous fréquentez. Sorties de vos grottes et couches hivernales et revêtues de vos atours printaniers, il est dès lors normal de s’installer à une terrasse et de savourer ces moments aussi périodiques qu’éphémères.

Idéalement il faut être deux pour des opinions partagées et se donner une contenance autre que celle du voyeur plus proche du pervers pépère de Gotlieb que du Casanova urbain. Ne lisez pas cela, mesdames !nnLa contenance nous sera offerte par un délicieux cigare, il le faut long et charnu, le Cohiba siglo 3 s’impose alors. Il vous offrira le temps nécessaire à saisir l’esprit féminin d’une ville se réveillant après un hiver marqué de tensions et de difficultés.

Pour l’accompagner, un long drink s’impose, devant être à la fois rafraichissant pour rester en alerte sous le soleil et suffisamment léger pour ne pas vous faire perdre ni vos moyens ni votre tenue, un Tom Collins, des glaçons, du jus de citron, un peu de sucre, une rasade de gin et quelques volumes d’eau gazeuse fabriqueront le partenaire idéal de votre cigare et de vos regards.

 

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