Samsung face à une grève illimitée de ses salariés

Le syndicat national de Samsung Electronics a annoncé le lancement d’une seconde grève générale illimitée. Plus de 5.000 employés ont déjà cessé le travail pour une grève initiale de trois jours, suite à l’échec des négociations salariales et sociales. La direction de Samsung minimise l’impact de la grève, tandis que le syndicat assure que les perturbations seront inévitables.

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La grève s’intensifie chez Samsung

La tension monte au sein de Samsung Electronics, géant sud-coréen de l’électronique, alors que le syndicat national représentant des dizaines de milliers de salariés a déclaré une seconde grève générale illimitée débutant le 10 juillet. Cette annonce intervient après l’échec des négociations avec la direction sur les salaires et les avantages sociaux. Une première grève, menée par plus de 5.000 employés, a débuté lundi 8 juillet et devait durer trois jours. Ce mouvement fait suite à un débrayage d’une journée en juin, marquant le premier mouvement social de ce type dans l’histoire de l’entreprise, qui a longtemps résisté à toute syndicalisation.

Le syndicat national de Samsung Electronics, regroupant plus de 30.000 membres, soit plus d’un cinquième des effectifs de l’entreprise, se dit déterminé à poursuivre la grève jusqu’à obtenir satisfaction. « Nous déclarons une deuxième grève générale illimitée à partir du 10 juillet, après avoir appris que la direction n’était pas disposée à discuter, » a affirmé un porte-parole du syndicat. Malgré les déclarations de Samsung assurant que la production ne serait pas affectée, le syndicat affirme au contraire que les lignes sont déjà perturbées et que ces perturbations s’intensifieront avec la durée de la grève.

Samsung, l’un des plus grands fabricants mondiaux de smartphones et de composants électroniques, a une longue histoire de résistance à la syndicalisation. Pendant près de 50 ans, l’entreprise a employé diverses méthodes pour empêcher l’organisation syndicale de ses employés. Lee Byung-chul, le fondateur de Samsung, décédé en 1987, s’était catégoriquement opposé aux syndicats. Ce n’est qu’à la fin des années 2010 que le premier syndicat de l’entreprise a été formé.

Les enjeux économiques et sociaux de la grève

Les négociations entre la direction et le syndicat, entamées en janvier, n’ont jusqu’à présent pas permis de trouver un terrain d’entente. Les employés ont rejeté une offre d’augmentation de salaire de 5,1 %, revendiquant non seulement une hausse plus importante, mais aussi une amélioration des congés annuels et une transparence des primes basées sur les performances. « Votre détermination est nécessaire pour faire avancer nos objectifs et notre victoire. Unissons nos forces pour protéger nos droits et créer un avenir meilleur, » a déclaré le syndicat, appelant les employés hésitants à se joindre au mouvement.

Les semi-conducteurs, produit phare de Samsung et principal produit d’exportation de la Corée du Sud, sont au cœur de l’économie mondiale. Utilisés dans une multitude de secteurs, des appareils électroménagers aux téléphones portables, en passant par les voitures et les systèmes militaires, ces puces ont rapporté à la Corée du Sud 11,7 milliards de dollars en mars, représentant un cinquième des exportations totales du pays. La direction de Samsung a récemment annoncé s’attendre à un bénéfice d’exploitation multiplié par 15 au deuxième trimestre, en raison du rebond des prix des puces et de la demande croissante pour ses produits utilisés dans l’intelligence artificielle.

Face à ces enjeux économiques considérables, la grève en cours représente un défi majeur pour Samsung. « L’entreprise reste engagée dans des négociations de bonne foi avec le syndicat, » a affirmé un porte-parole de Samsung. Cependant, le syndicat persiste dans ses accusations de mauvaise foi et d’obstruction de la part de la direction. « Plus la grève durera, plus la direction souffrira et finira par s’agenouiller et s’asseoir à la table des négociations. Nous sommes confiants dans la victoire », a-t-il déclaré.

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