Une campagne de rappel d’ampleur pour Stellantis
Mi-mai, le géant de l’automobile Stellantis a lancé une campagne de rappel massive visant environ 247.000 véhicules en France. Cette opération concerne principalement les Citroën C3 et DS3 situées dans le sud de la France, équipées d’airbags défectueux fournis par le sous-traitant Takata. Ces airbags présentent un risque potentiel pour les conducteurs et passagers, en particulier dans les régions chaudes et humides où la dégradation des matériaux est accélérée.
Cependant, les Citroën C3 et DS3 ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Selon des informations du Parisien, les modèles C4, DS4 et DS5, produits entre 2009 et 2019 et équipés des mêmes airbags, seront également rappelés. Cette nouvelle phase de rappel s’étendra aux véhicules situés au nord de la ligne Lyon-Clermont-Ferrand, touchant ainsi plusieurs centaines de milliers de voitures supplémentaires.
Stéphane Coquant, vice-président en charge des rappels et de la gestion des crises chez Stellantis, précise que les véhicules situés plus au nord ne présentent pas le même niveau de risque que ceux du sud, permettant ainsi aux propriétaires de continuer à les utiliser jusqu’à ce que les airbags soient remplacés. Toutefois, cette extension est jugée nécessaire pour garantir la sécurité de tous les conducteurs.
En outre, d’autres marques du groupe, comme Opel, sont également concernées par ce rappel. Au total, ce sont plus de 8 millions de véhicules en Europe qui seront visés. « Les airbags Takata installés dans ces véhicules ne sont pas forcément de la même technologie que ceux des C3 et DS3, mais nous préférons faire preuve de prudence », explique Stéphane Coquant. Cette précaution est justifiée par la volonté de prévenir tout risque potentiel lié à ces airbags défectueux.
Une logistique complexe et des défis organisationnels
La mise en œuvre d’une telle campagne de rappel est un véritable défi logistique. Les pièces de rechange proviennent d’une usine unique située en Italie, rendant la gestion des stocks et des délais particulièrement délicate. « Une campagne de rappel, ça implique de relancer, voire de construire complètement de nouvelles lignes de productions », souligne Stéphane Coquant. Ce processus prend en moyenne entre six mois et un an, ce qui explique les délais parfois longs avant que les rappels ne soient effectifs.
La campagne de rappel a débuté dans les territoires d’Outre-mer en 2019 et s’est étendue à la métropole en mai 2020. Depuis, Stellantis a mis en place une cellule de crise de 40 personnes pour gérer cette situation complexe. Malgré les efforts déployés, le lancement de la campagne en France a été marqué par des difficultés d’organisation, avec des embouteillages dans les garages et des prises de rendez-vous compliquées. Pour pallier ces problèmes, le constructeur prévoit de mobiliser 32.000 véhicules de remplacement dès le mois de juin.
Pour s’assurer que tous les propriétaires de véhicules concernés soient informés, Stellantis suit une procédure rigoureuse. Trois courriers successifs sont envoyés, dont deux en recommandé, et des campagnes média ciblées peuvent être mises en place. Cette stratégie semble porter ses fruits : sur les 600.000 véhicules concernés en Europe, 55.000 airbags ont déjà été remplacés.
La campagne reste une entreprise colossale pour Stellantis, qui a provisionné près d’un milliard d’euros pour couvrir les coûts des rappels et des garanties. Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, a confié la gestion de cette crise à Thierry Koskas, directeur de marque Citroën, soulignant l’importance de cette opération pour le groupe. Les enjeux sont considérables et la réussite de cette campagne est cruciale pour préserver la réputation et la sécurité des marques du groupe Stellantis.