La taxe foncière en constante augmentation
Les propriétaires ont jusqu’au 20 octobre pour régler leur taxe foncière s’ils choisissent de la payer en ligne. Cette hausse de 4,9% en 2024 calculée par l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) s’ajoute à une longue série d’augmentations observées ces dernières années. La disparition de la taxe d’habitation, qui a privé les communes d’une source de revenus importante, a entraîné une augmentation des prélèvements sur la taxe foncière, accentuée par la réévaluation des valeurs locatives en fonction de l’inflation (+3,9% pour 2024, +7,1% en 2023). En parallèle, certaines municipalités n’hésitent pas à augmenter significativement les taux locaux, faisant exploser la facture.
Certaines villes se démarquent par des hausses spectaculaires. Nice enregistre une augmentation de 22%, suivie de près par Saint-Priest (+21%) et Saint-Étienne (+18%). En dix ans, la taxe foncière a bondi de 32,9% en moyenne, alors que les loyers, eux, n’ont augmenté que de 7,7% sur la même période. Aujourd’hui, cet impôt représente en moyenne l’équivalent de 2,3 mois de loyers, selon l’UNPI. Une charge supplémentaire difficile à encaisser pour des propriétaires déjà soumis à d’autres dépenses, comme l’entretien des biens et les diverses taxes locales.
Outre la taxe foncière elle-même, les propriétaires doivent également faire face à une série de petites taxes locales qui viennent alourdir encore plus la note. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) est l’une des plus courantes, bien que celle-ci puisse être récupérée auprès des locataires. À cela s’ajoutent d’autres prélèvements moins connus mais tout aussi contraignants, comme la taxe Gemmapi, dédiée à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations, ou encore une taxe spéciale d’équipement imposée dans le cadre du projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse.
Une réforme nécessaire pour l’avenir
« Les collectivités locales ont besoin de revenus pour équilibrer leurs budgets, et elles font peser cette charge sur les propriétaires », explique Sylvain Grataloup, président de l’UNPI. Cette situation, aggravée par l’extinction de la taxe d’habitation, pousse de plus en plus de propriétaires à se sentir « paupérisés », selon les termes de Grataloup. Entre l’inflation, les hausses de charges et l’encadrement des loyers, les marges se réduisent considérablement. Un propriétaire percevant 12.000 euros de revenus locatifs annuels peut ainsi voir 10.000 euros partir en charges diverses.
Face à cette situation, l’UNPI appelle à une refonte complète de la fiscalité locale. Sylvain Grataloup propose une fusion de la taxe foncière et de la taxe d’habitation en une seule contribution. L’objectif serait de mieux répartir la charge fiscale entre les propriétaires et les locataires. « Il faut une taxe de l’usage, que l’on soit propriétaire ou locataire », insiste-t-il, soulignant qu’il est injuste qu’une partie de la population puisse habiter une commune sans contribuer à son fonctionnement.
Pour les propriétaires, une lueur d’espoir se profile toutefois à l’horizon. Après les hausses records des valeurs locatives ces deux dernières années, la revalorisation prévue pour 2025 devrait être plus modérée. Cette accalmie pourrait offrir un répit à ceux qui peinent à supporter la pression fiscale toujours croissante. En attendant, la facture de 2024 reste salée pour nombre d’entre eux, avec un poids de plus en plus difficile à supporter.