Les comptes de l’État français ont connu une légère amélioration en 2024, avec un déficit inférieur de 6,4 milliards d’euros aux prévisions initiales. Une performance encourageante mais insuffisante pour combler les inquiétudes liées à une situation budgétaire encore fragile.
Des comptes moins dégradés qu’attendu
Après deux années marquées par des mauvaises surprises budgétaires, l’année 2024 offre un rare motif de satisfaction à Bercy. Selon les chiffres présentés par le ministre de l’Économie, Éric Lombard, le déficit de l’État s’élève à 156,3 milliards d’euros, soit 6,4 milliards d’euros de moins que les prévisions inscrites dans la loi de finances de fin de gestion (LFG). Cette amélioration, comme le rapporte Les Échos, est en partie due à une gestion resserrée des dépenses publiques et à des recettes fiscales légèrement meilleures qu’attendu.
Les dépenses de l’État ont été inférieures de 1,7 milliard d’euros par rapport aux prévisions, grâce à un contrôle accru des budgets ministériels et à une utilisation limitée de la réserve de précaution. Parallèlement, les recettes nettes de l’État ont dépassé les attentes, atteignant 281,2 milliards d’euros. Des recettes inattendues, comme celles des droits de succession (+500 millions d’euros) et une TVA moins faible que prévu (+1,1 milliard d’euros), ont contribué à cette embellie. Toutefois, malgré ces progrès, le déficit reste préoccupant, représentant 6,1 % du PIB, soit bien au-dessus des objectifs initiaux fixés à 4,4 %.
Une amélioration à tempérer
Si le déficit budgétaire s’est amélioré de 17 milliards d’euros par rapport à 2023, la situation financière globale de la France reste fragile. Le niveau du déficit public, incluant les administrations publiques, la Sécurité sociale et les collectivités locales, sera communiqué en mars par l’Insee. Ce chiffre reste scruté de près alors que le gouvernement table sur une réduction progressive à 5,4 % du PIB.
En parallèle, le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025, espérant désormais une progression du PIB de 0,9 %, contre 1,1 % initialement prévu. L’inflation est estimée à 1,4 %, une baisse marquée par rapport aux années précédentes, mais la charge de la dette publique continue d’inquiéter. Bien qu’elle ait été légèrement inférieure aux attentes en 2024, cette dernière demeure une source de pression sur les finances publiques.
En avril, le dépôt du projet de loi sur les résultats de la gestion permettra de dresser un bilan plus détaillé des comptes publics. En attendant, l’amélioration observée en 2024 offre une bouffée d’air bienvenue, mais elle ne suffira pas à dissiper les interrogations sur la soutenabilité des finances de l’État.