Entre erreurs de gestion et contexte défavorable
WeWork, entreprise new-yorkaise spécialisée dans le coworking, serait sur le point de déposer le bilan, selon des informations divulguées par le Wall Street Journal. La compagnie, qui porte une dette de près de trois milliards de dollars, a vu son action dégringoler de 40% en une seule journée, ce qui porte sa chute à 96% sur une année complète. Autrefois valorisée à 47 milliards de dollars, la société prévoit de se placer sous la protection de la loi sur les faillites du New Jersey, plus communément connue sous le terme de « chapitre 11 ».
L’entreprise n’a pas effectué les paiements d’intérêts dus à ses créanciers le 2 octobre dernier, ce qui a alerté les marchés financiers sur sa situation précaire. WeWork avait un délai de 30 jours pour effectuer ces paiements, un délai qui n’a pas été respecté. Cependant, un accord a été trouvé avec les créanciers pour prolonger cette période de sept jours supplémentaires. Interrogée sur la question, la société a refusé de commenter ces « spéculations ».
Un géant déchu de la nouvelle économie
WeWork a déjà connu des moments difficiles. En 2019, elle avait frôlé la faillite, en grande partie en raison de la gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, qui a depuis été évincé. Son actionnaire principal, Softbank, avait injecté dix milliards de dollars pour la sauver. L’entreprise avait finalement réussi à faire son entrée à Wall Street en octobre 2021 grâce à un SPAC (Special Purpose Acquisition Company). Toutefois, ce répit a été de courte durée.
En août dernier, WeWork avait déjà averti le régulateur boursier américain de ses difficultés, mettant en avant « un doute substantiel sur la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités ». En plus de ses problèmes internes, la société a été touchée par des facteurs externes comme le télétravail et la hausse des taux d’intérêt. Depuis le début de l’année, l’entreprise a déjà perdu des milliards de dollars.