Altice France, maison mère de l’opérateur SFR, a annoncé avoir conclu un accord avec ses créanciers pour réduire sa dette colossale.
Un accord majeur avec les créanciers d’Altice
Le plan de restructuration d’Altice prévoit un allègement de 8,6 milliards d’euros, ramenant ainsi l’endettement du groupe à 15,5 milliards d’euros, contre 23,7 milliards d’euros au troisième trimestre 2024. En contrepartie, 45 % des parts du groupe seront transférés aux créanciers signataires, qui percevront également 1,6 milliard d’euros en numéraire. Patrick Drahi, fondateur du groupe, conserve néanmoins son statut d’actionnaire majoritaire.
Arthur Dreyfuss, directeur général d’Altice France, a tenu à rassurer ses salariés dans un message interne transmis à l’AFP : « Il s’agit avant tout d’un refinancement sans impact sur l’activité de notre groupe et de nos filiales, nos orientations stratégiques, notre organisation et nos effectifs. » L’accord, qui devrait être finalisé d’ici la fin de l’année, est encore ouvert aux autres créanciers qui souhaiteraient se joindre à la transaction.
Pour poursuivre cette réduction de la dette, Altice France prévoit d’abaisser son endettement à 13 milliards d’euros en vendant des actifs non stratégiques. Le groupe n’a pas précisé quels éléments de son portefeuille pourraient être concernés par ces futures transactions.
Des cessions en série pour stabiliser l’avenir
Toutefois, une vague de cessions a déjà été engagée en 2024. En juillet dernier, Altice Media, propriétaire des chaînes BFM et RMC, a été cédé à l’armateur CMA-CGM, dirigé par Rodolphe Saadé. Parallèlement, le groupe a vendu ses centres de données ainsi que ses parts dans La Poste Mobile.
Ces ventes s’inscrivent dans un contexte difficile pour Altice, confronté à un scandale de corruption impliquant l’ancien dirigeant de sa filiale portugaise. L’entreprise, retirée de la Bourse depuis 2021, cherche à se repositionner en améliorant sa solidité financière.
Le plan de restructuration vise également à ramener le ratio d’endettement du groupe à des niveaux comparables aux standards du secteur des télécommunications. Actuellement évalué à 6,6 fois l’Ebitda, ce ratio devrait descendre à 4, permettant à Altice France d’évoluer dans un cadre plus stable.
L’opérateur SFR, qui souffre d’un marché français très concurrentiel, devra néanmoins reconquérir ses abonnés. En 2024, la guerre des prix a entraîné une baisse de son nombre de clients mobile, qui est passé sous la barre des 20 millions. Arthur Dreyfuss l’admet : pour assurer l’avenir du groupe, SFR devra « redevenir l’opérateur préféré des Français ».