Les raisons d’une fronde massive contre Apple
L’objet du litige ? Les commissions prélevées par Apple sur son App Store. Chaque fois qu’une transaction est effectuée sur cette plateforme (achat d’application, d’abonnement ou de contenu in-app), Apple s’arroge entre 15 et 30% du montant total. Pour Sean Ennis, professeur de politique de la concurrence à l’Université d’East Anglia, ces frais sont non seulement excessifs, mais ils sont aussi le reflet d’un monopole exercé par Apple sur la distribution d’applications pour ses appareils.
Ce n’est pas la première fois qu’Apple se retrouve dans le viseur pour ses pratiques monopolistiques. L’année dernière, la firme a été mise en cause pour son système de paiement Apple Pay. De plus, en Europe, Apple devra faire face à des changements majeurs, notamment l’obligation d’adopter des ports USB-C pour ses iPhones dès 2024 et d’autoriser le téléchargement d’applications en dehors de son App Store.
Quelles conséquences pour Apple ?
Si Apple est reconnu coupable d’abus de position dominante, les conséquences financières pourraient être lourdes. Les développeurs britanniques estiment avoir droit à une compensation pouvant atteindre 785 millions de livres, soit environ 914 millions d’euros. Une somme qui, si elle devait être payée, impacterait significativement les finances de l’entreprise.
Au-delà de l’aspect financier, c’est l’image d’Apple qui est en jeu. Le gendarme britannique de la concurrence (CMA) a déjà ouvert une enquête en 2021 sur les pratiques du groupe en matière de distribution d’applications. Si Apple était contraint de revoir ses pratiques, cela pourrait ouvrir la voie à d’autres actions en justice dans d’autres pays et remettre en question son modèle économique actuel.