Les conséquences d’un arrêt des importations de gaz russe
C’est une des mesures que les Européens pourraient mettre en place pour sanctionner la Russie, suite à ce qui est qualifié par beaucoup de crime de guerre à Boutcha : l’arrêt des importations du gaz russe. Un coup qui ferait d’autant plus mal à la Russie que c’est l’une des dernières exportations du pays, placé sous cloche suite à son agression en Ukraine. Les conséquences économiques d’un arrêt du gaz seraient différentes d’un pays à un autre, selon un rapport du Conseil d’analyse économique.
La France importe certes 20% de son gaz de la Russie. Mais l’Hexagone consomme assez peu de gaz, l’énergie ne représente en effet que 15% de la consommation énergétique du pays. Ailleurs en Europe, la situation est bien différente : le gaz russe pèse pour 55% de la consommation totale du gaz en Allemagne. L’Espagne, le Portugal et l’Italie sont dans le même cas que la France. La Lituanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Finlande, la République tchèque sont en revanche dans une situation similaire à celle de l’Allemagne.
L’Allemagne en première ligne
Le Conseil estime que l’impact d’un arrêt des importations du gaz russe en France serait compris entre 0,15 et 0,3% du PIB, ce qui représente environ 70 euros de revenu par habitant. L’impact serait beaucoup plus important dans les pays dépendants du gaz russe, avec une estimation allant de 1 à 5% de leur PIB. Pour l’Allemagne, la fourchette est comprise entre 0,3 et 3%.
La moyenne européenne de cet impact est compris entre 0,2 et 0,3% du PIB de la zone. En termes de revenu par habitant, cela représente 100 euros. Le Conseil estime que si les livraisons du gaz russe devaient cesser, les conséquences pourront être absorbées sans trop de difficulté, malgré les besoins des pays dépendants.