Après une progression du PIB qui s’est établie à 6,8% au dernier trimestre de l’année dernière, les experts consultés par l’AFP s’attendent à un recul, certes léger, de la croissance durant les trois premiers mois de l’année. Elle devrait se situer autour de 6,7%, selon le consensus. La production industrielle et les ventes au détail sont en hausse en janvier et en février, mais la volonté des autorités chinoises contre l’endettement du pays — aussi bien dans le public que dans le privé — aura un impact négatif sur la croissance et en particulier le développement du crédit.
La Chine entend notamment lutter contre les instruments de crédit peu régulés en dehors du secteur bancaire. Pékin a redoublé d’effort pour limiter cette « finance de l’ombre », plus en tout cas que ce que les analystes escomptaient. L’immobilier et les infrastructures sont les secteurs qui souffrent le plus du resserrement de ce type de crédit, ce qui en bout de course porte atteinte à la croissance économique du pays. Et puis il y a la menace de guerre commerciale qui plane toujours autour des relations entre la Chine et les États-Unis.
L’administration Trump a fait part de son intention de taxer certaines importations de produits en provenance de Chine, à hauteur de 150 milliards de dollars. Par effet de domino, Pékin aussi va mettre en place des mesures protectionnistes. Pour le moment, celles-ci n’ont pas encore été mises en œuvre, mais leur impact pourrait être de deux points de croissance en deux ans, pour les deux pays. Pour l’intégralité de l’année, les experts misent sur une croissance chinoise de 6,5%, contre 6,9% enregistrés l’an dernier.