Dans un entretien donné au quotidien allemand Well am Sonntag, le président de la Commission européenne n’y est pas allé par quatre chemins pour tancer ceux qui, au Royaume-Uni, pensent que l’Union européenne aurait un « agenda caché » pour empêcher Londres de divorcer d’avec Bruxelles. « Je leur demande : reprenez-vous et dites-nous ce que vous voulez », a expliqué Jean-Claude Juncker en s’adressant aux Britanniques. Les propositions de l’Union européenne sont « sur la table des négociations » depuis des mois. Le gouvernement anglais semble, au contraire, ne pas savoir quel Brexit il désire.
Pour être encore plus clair, Jean-Claude Juncker a indiqué qu’il trouvait « déraisonnable » qu’une partie de l’opinion publique britannique pensait qu’il revenait à l’Union européenne de remédier aux problèmes futurs de leur pays. Bruxelles veut seulement « clarifier l’avenir de notre relation et nous respectons le résultat du référendum ». Ces mots seront-ils entendus de l’autre côté de la Manche ? Cela reste à voir, car le climat d’incertitude est toujours aussi prégnant, alors que Theresa May a décidé de repousser le vote du Parlement sur le texte négocié avec l’Union.
Or, le temps presse : dans cent jours, le Royaume-Uni devra avoir fait ses valises, avec ou sans accord. L’hypothèse d’un « no deal », qui semble chaque jour plus crédible, ne serait à l’avantage de personne… mais encore moins pour le Royaume-Uni. Le vote aura lieu dans la troisième semaine de janvier. D’ici là, la Première ministre aura-t-elle pu rallier un maximum de députés ?