Commerce : Hong Kong ne va plus livrer les Etats-Unis

Hongkong Post, en refusant de collecter ces taxes pour le compte des États-Unis, a dévoilé et exploité l’un des rouages essentiels de ce modèle.

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L’essor des plateformes comme Shein et Temu repose sur des modèles logistiques rapides et peu coûteux. Mais l’offensive tarifaire lancée par les États-Unis contre les importations asiatiques remet en cause l’équilibre du e-commerce international.

Arrêt de l’envoi des petits colis : un tournant pour le commerce en ligne international

Le 16 avril 2025, la poste de Hong Kong annonçait l’arrêt des envois de colis contenant des marchandises vers les États-Unis. La mesure a été justifiée par la fin du régime douanier d’exemption « de minimis », qui permettait jusqu’alors aux consommateurs américains d’importer sans taxe des colis d’une valeur inférieure à 800 dollars (environ 750 euros).

L’administration américaine, sous l’impulsion de Donald Trump, a modifié ce seuil en imposant une taxe fixe de 100 dollars par colis à compter du 2 mai 2025, qui passera à 200 dollars dès le 1er juin, quel que soit le contenu ou la valeur réelle de l’envoi. Cette mesure vise explicitement les flux en provenance de la Chine continentale, de Hong Kong et de Macao.

Les plateformes à bas prix directement ciblées par Trump

Les sites comme Shein, Temu ou AliExpress sont parmi les plus exposés. Leur succès repose sur un système d’expéditions individuelles rapides, déclenchées directement depuis les entrepôts asiatiques et souvent expédiées via des services postaux à faible coût.

Ces plateformes ont jusqu’à présent profité de l’exemption « de minimis », qui leur permettait de vendre des produits à bas prix — souvent à moins de 10 euros — sans que leurs clients aient à payer de droits de douane à l’entrée sur le territoire américain.

Avec les nouvelles règles, le coût logistique d’un simple T-shirt pourrait se voir augmenté de plus de 200 %, uniquement en raison des frais forfaitaires appliqués par l’administration douanière américaine. Selon CNN, cette évolution « pourrait fortement désinciter les consommateurs à commander en ligne sur ces plateformes asiatiques ».

Conséquences pour les consommateurs et les entreprises

Pour les consommateurs américains, cette décision pourrait se traduire par une augmentation significative des prix finaux, mais aussi par un risque de ralentissement des livraisons ou de refus de traitement des colis aux douanes. Les entreprises, de leur côté, devront réorganiser leurs flux logistiques, repenser leurs stratégies d’implantation et, dans certains cas, envisager le recours à des entrepôts locaux sur le sol américain pour contourner la nouvelle réglementation. Cela implique des investissements importants et des délais d’adaptation qui ne seront pas supportables pour tous les acteurs.

Hongkong Post, en refusant de collecter ces taxes pour le compte des États-Unis, a dévoilé et exploité l’un des rouages essentiels de ce modèle : le rôle des services postaux dans la facilitation du e-commerce mondial. Les paquets envoyés par voie postale bénéficiaient de frais moindres et de procédures simplifiées, ce qui permettait de soutenir une économie de la micro-expédition.

Mais l’arrêt des envois annoncé par Hong Kong — immédiat pour les colis par mer, effectif le 27 avril pour les envois aériens — indique une rupture d’équilibre. Désormais, les colis postaux deviennent un objet géopolitique, soumis à des décisions tarifaires, diplomatiques ou stratégiques.

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