La réforme des retraites en France, qui fait souvent débat, prend aujourd’hui un tournant avec l’annonce de sa suspension. Cette décision du gouvernement modifie directement l’âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation, deux paramètres importants pour les travailleurs français. Sébastien Lecornu, le ministre, a indiqué que ce gel resterait en place jusqu’à la prochaine élection présidentielle de 2027, comme le rapporte Ouest-France. Ce blocage concerne environ 3,5 millions de Français, touchant à la fois leur organisation personnelle et les finances publiques.
Petite mise au point et annonce du gel
L’âge légal de départ dépend de l’année de naissance. Pour les personnes nées après le 1er janvier 1968, il est fixé à 64 ans dès le 19 octobre 2025. Pour ceux nés avant, l’âge varie progressivement entre 62 et 64 ans. La réforme avait déjà été mise en pause en 2023, mais Sébastien Lecornu vient de confirmer que cette suspension se prolongera jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, répondant ainsi aux attentes de partenaires sociaux comme la proposition de la CFDT.
Ce que cela change pour chaque génération
Le gel a des effets différents selon les générations. Pour les personnes nées en 1963, l’âge de départ reste à 62 ans et 9 mois, avec la possibilité de partir dès le 1er septembre 2025. Les natifs de 1964 verront leur âge ajusté passant de 63 ans à 62 ans et 9 mois, ce qui leur permet de partir dès octobre 2026 et gagne ainsi trois mois. Les générations suivantes profitent elles aussi d’un petit bonus :
- celles nées en 1965 partiront à 63 ans au lieu de 63 ans et 3 mois,
- celles de 1966 à 63 ans et 3 mois plutôt qu’à 63 ans et 6 mois,
- celles de 1967 à 63 ans et 6 mois au lieu de 63 ans et 9 mois,
- et enfin, pour les personnes nées en 1968, l’âge passe de 64 ans à 63 ans et 9 mois.
Quant à la durée de cotisation, elle reste fixée à 170 trimestres jusqu’en janvier 2028. Cela signifie que pour la génération de 1964, un trimestre est économisé (passant de 171 à 170), tandis que pour celle de 1965, ce sont deux trimestres qui font la différence (de 172 à 170).
Répercussions financières et modifications législatives
Le gel de la réforme pourrait coûter environ 400 millions d’euros en 2026 et près de 1,8 milliard d’euros en 2027, ce qui pourrait entraîner une augmentation des impôts. Le Premier ministre a rappelé que cette mesure devra être compensée sans alourdir le déficit public. La mise en place législative se fera vraisemblablement par le biais d’un amendement au Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale, en lien avec la réforme fiscale, pour une entrée en vigueur potentielle dès janvier 2026, sur une période initiale de deux ans.
Les partenaires sociaux doivent présenter leurs premières conclusions au printemps prochain. En cas de consensus, le gouvernement intégrera cet accord dans la loi ; sinon, ce sera aux futurs candidats à la présidentielle d’apporter leurs propositions.






