Mauvaise nouvelle concernant l’EPR de Flamanville : le redémarrage va prendre plus de temps que prévu. Un nouveau report vient d’être annoncé par EDF, en charge du site de production d’électricité.
L’EPR de Flamanville à l’arrêt plus longtemps que prévu
Le 11 avril 2025 marque une date de plus dans le long calvaire de l’EPR de Flamanville. Alors que le retour en service de ce mastodonte nucléaire était attendu pour la fin mars, un nouvel épisode s’est ajouté à la saga industrielle la plus coûteuse du parc énergétique français. EDF a officiellement repoussé le redémarrage du réacteur EPR de Flamanville de quelques jours, invoquant une opération de maintenance sur un équipement nucléaire crucial.
Un arrêt de plus, alors que la machine avait été mise à l’arrêt dès le 15 février 2025 pour « aléas techniques », selon les termes mêmes de l’énergéticien. Ces opérations supplémentaires, bien qu’essentielles, « ne sont pas liées aux problèmes d’échauffement anormal sur le turboalternateur », précise l’entreprise publique dans un communiqué. En coulisses, les experts de l’industrie pointent sans détour les véritables obstacles : des défaillances systémiques sur la turbine Arabelle, pièce maîtresse de la conversion de l’énergie thermique en électricité.
La turbine Arabelle sous tension : une pleine puissance compromise pour l’EPR de Flamanville
Selon plusieurs médias, le turboalternateur, situé au cœur de la salle des machines, souffre d’un échauffement anormal au niveau des paliers 7 et 8. EDF l’a reconnu lors d’une réunion technique de la Commission locale d’information en février dernier : « La température augmente au-delà de la limite autorisée sur les paliers 7 et 8 du groupe turboalternateur quand on cherche à rejoindre le vide condenseur attendu. »
En clair ? La turbine, censée maintenir un vide optimal pour garantir un rendement maximal, ne peut fonctionner normalement. Résultat : la montée en puissance prévue pour l’été sera partielle, peut-être inférieure de 10 à 20 % par rapport à ce qui était initialement prévu.
EDF reconnaît avoir effectué des réglages sur les trois paliers de la turbine, mais leur efficacité ne pourra être évaluée qu’une fois le réacteur recouplé au réseau — une opération technique qui ne résout pas le fond du problème. La cause reste, pour l’instant, encore non identifiée par les équipes d’EDF.