Baisse des prévisions de croissance
Le Fonds monétaire international (FMI) va réviser à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour cette année. En janvier, l’institution avait déjà abaissé ses estimations de 0,5 point, à 4,4%. L’économie mondiale restera en territoire positif en 2022, mais ce ne sera pas le cas dans plusieurs pays impliqués de près ou de loin dans le conflit : c’est le cas de la Russie et de l’Ukraine bien sûr, mais aussi de pays voisins qui seront en récession.
La question d’un défaut de paiement de la Russie se pose très clairement, alors que les sanctions européennes et américaines étranglent l’économie du pays. Pour le moment, on n’en est pas encore là. Moscou a ainsi honoré le paiement d’une tranche d’intérêts liés à des obligations à hauteur de 66 millions de dollars. Mais les prévisions sont pessimistes : l’agence de notation S&P a abaissé la note de la Russie à CC, soit deux crans seulement au dessus de pays en défaut de paiement.
Effet limité sur l’économie
Le FMI indique toutefois qu’un défaut de paiement russe aurait un effet direct « plutôt limité » sur le reste du monde, a expliqué Gita Gopinath, numéro 2 de l’institution. Les montants des échéances de paiement que la banque centrale russe doit honorer à court terme sont « relativement faibles » à l’échelle mondiale. Pour elle, il n’existe pas de risque systémique pour l’économie mondiale.
Un des changements liés à la guerre en Ukraine sera le commerce de l’énergie, qui ne sera « plus jamais le même », a souligné Gita Gopinath. Des pays pourront « reconsidérer la part de certaines devises dans leurs réserves ». Le FMI s’inquiète aussi beaucoup de l’impact de l’inflation. Le Fonds prévoyait une baisse de la pression sur les prix, mais dans les faits celle-ci va accélérer.