La 71e édition du Fortune 500, classement des plus grandes entreprises américaines par chiffre d’affaires, a été rendue publique le 2 juin 2025. Cette édition met en lumière une remarquable stabilité dans le haut du classement, avec une présence reconduite de la majorité des acteurs historiques, tout en soulignant les mutations sectorielles et les défis structurels auxquels font face les entreprises les plus influentes des États-Unis.
Fortune 500 2025 : un classement dominé par la distribution, la santé et la technologie
La première place revient une nouvelle fois à Walmart, leader incontesté du classement depuis treize années consécutives. Le géant de la distribution a généré un chiffre d’affaires de plus de 648 milliards de dollars en 2024. Ce maintien en tête s’explique par une politique de maillage territorial dense, une adaptation rapide à la vente omnicanale, ainsi qu’une gestion serrée de ses chaînes logistiques.
Amazon conserve la deuxième position, avec un chiffre d’affaires estimé à 574,8 milliards de dollars, soutenu par la performance de sa branche cloud Amazon Web Services (AWS) et par ses opérations logistiques intégrées. Malgré les tensions tarifaires affectant les importations, l’entreprise maintient une croissance organique forte, même si ses marges restent soumises à pression dans l’e-commerce traditionnel.
La troisième place est désormais occupée par UnitedHealth Group, acteur majeur de l’assurance santé et des prestations médicales intégrées, qui progresse grâce à un modèle de diversification entre assurance, soins directs et services technologiques. L’entreprise confirme le poids croissant du secteur de la santé dans la structuration du classement.
Les dix premiers groupes du fortune 500 2025 : profils et trajectoires économiques
Voici les dix premières entreprises du Fortune 500 2025 :
- Walmart – Distribution généraliste
- Amazon – Commerce électronique et cloud computing
- UnitedHealth Group – Assurance santé et services médicaux
- Apple – Technologies grand public
- CVS Health – Distribution pharmaceutique et assurance santé
- Berkshire Hathaway – Holding financière diversifiée
- Alphabet – Services numériques et publicité en ligne
- Exxon Mobil – Énergie (pétrole et gaz)
- McKesson – Distribution pharmaceutique
- Cencora (ex-AmerisourceBergen) – Logistique pharmaceutique
Apple, en quatrième position, affiche des résultats robustes portés par la croissance de ses services numériques et de son écosystème matériel. Toutefois, l’entreprise a perdu une place par rapport à l’an dernier principalement en raison d’une progression plus rapide des revenus d’UnitedHealth Group.
CVS Health et McKesson, respectivement cinquième et neuvième, confirment la domination du secteur pharmaceutique dans le classement, au même titre que Cencora, dixième, qui fait son entrée dans le top 10 sous sa nouvelle identité post-fusion.
Berkshire Hathaway, holding dirigée par Warren Buffett, conserve une structure d’activité diversifiée avec des participations dans l’assurance, l’énergie, le transport ferroviaire et les biens de consommation. Son classement reste stable.
Alphabet, en septième position, se distingue par sa performance bénéficiaire. Avec 100 milliards de dollars de bénéfice net en 2024, elle devient l’entreprise la plus rentable du classement, devant toutes les autres sociétés du top 10. L’entreprise tire profit de ses plateformes numériques et de son modèle publicitaire.
Exxon Mobil, malgré un environnement énergétique volatil, maintient une solide huitième place grâce à une restructuration de ses activités en aval et une exposition aux marchés émergents.
Un climat de prudence à cause de Donald Trump
Malgré ces performances remarquables, le climat général reste prudent. Fortune relève que seulement 22 entreprises ont quitté le classement cette année, soit l’un des plus faibles taux de rotation depuis trois décennies, traduisant une relative stabilité des grands acteurs économiques.
Toutefois, plusieurs groupes parmi les mieux classés ont retiré leurs prévisions financières pour 2025, invoquant l’incertitude liée aux nouvelles mesures douanières annoncées en avril par l’administration Trump. Cette prudence s’explique par des marges exposées à la hausse des coûts d’importation, des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et une demande potentiellement affectée par l’inflation. La combinaison de résultats record (1 870 milliards de dollars de bénéfices pour l’ensemble du Fortune 500) et d’un environnement stratégique complexe illustre les paradoxes de la conjoncture actuelle.