Gabriel Zucman, le Mozart de l’impôt qui réinvente… l’eau tiède

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Gabriel Zucman, le Mozart de l’impôt qui réinvente… l’eau tiède | journaldeleconomie.fr

Breaking news : taxer les riches permettrait de rapporter de l’argent. Oui, vous avez bien lu. L’information bouleversera probablement vos certitudes. Le monde des idées politiques ne s’en relèvera peut-être jamais. Depuis que l’humanité a découvert la monnaie, personne n’y avait pensé. Ni Louis XIV, ni Roosevelt, ni François Hollande. Personne. Jusqu’à ce qu’un homme, un génie autoproclamé, surgisse et apporte enfin la lumière : Gabriel Zucman. Ce prodige de la fiscalité vient de redécouvrir l’équivalent économique du concept de la roue, mais l’univers médiatique lui déroule le tapis rouge comme s’il venait d’inventer l’antigravité. À l’entendre, et à écouter ceux qui le vénèrent, il aurait conçu une idée révolutionnaire : prendre des sous là où il y en a. Un étudiant de première année de droit fiscal s’en ferait renvoyer dans sa chambre avec un « travail non noté » pour banalité affligeante. Pourtant, voilà qu’une nation entière s’extasie.

Mieux encore. Il est professeur d’université, ce qui transforme instantanément toute banalité en vérité absolue. Argument d’autorité suprême : il a enseigné à Berkeley, donc il profite de l’aura magique de la prestigieuse université américaine. Sans oublier l’ultime label qualité : il fut élève de Thomas Piketty. Le halo de la pensée économique militante se trouve ainsi transmis par simple filiation. Que demander de plus pour que le public cesse de réfléchir et se contente d’applaudir. Le raisonnement importe peu. Les poncifs de la propagande suffisent. L’argument de légitimité académique établit que critiquer Zucman revient à blasphémer. Une fois que le journaliste a prononcé « professeur à Berkeley », le débat est clos. On ne discute pas avec la science. On la vénère.

Plateaux télé, éditos lyriques, chroniqueurs en pâmoison : Zucman écume tout ce qui possède un micro pour proclamer sa grande vision du monde. Remplacer le discernement par l’incantation. Confondre l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés, les personnes physiques et morales, les entreprises et les milliardaires, tout cela dans un délicieux gloubi-boulga qui ferait rougir Casimir. Un étudiant de première année se ferait virer.  Les économistes sérieux lèvent les yeux au ciel, mais l’air sentencieux du nouveau prophète suffit à transformer un militantisme grossier en vérité révélée. Le principe est simple : plus c’est confus, plus cela paraît savant. Plus c’est creux, plus cela foule l’espace médiatique. Plus c’est faible intellectuellement, plus cela devient le grand sujet national dont dépendrait l’avenir de la République. Zucman a compris le truc. Pourquoi s’embarrasser de concepts, d’effets économiques, de comportements d’investisseurs, quand une équation aussi raffinée que « riche = méchant = taxe » suffit à garantir le succès? Plaquer un sourire suffisant, citer trois références obscures que personne ne lira jamais, puis affirmer que les riches doivent payer davantage : l’argumentaire est béton. Le fact-checking devient inutile. L’émotion l’a remplacé. La gauche française, en manque cruel d’idées et nostalgique du bon vieux temps où les slogans faisaient office de programme, s’y accroche comme à une bouée idéologique. Peu importe que le raisonnement soit un château de cartes. Peu importe que l’économie réelle s’en moque. Peu importe que l’on répète, pour la centième fois en vingt ans, les mêmes recettes miraculeuses qui n’ont jamais nourri personne.

Zucman, ravi de la crèche fiscal, s’installe au centre du village médiatique avec une confiance d’autant plus grande que son discours ne résout absolument rien. Il n’apporte ni croissance, ni innovation, ni prospérité. Il promet simplement que prendre plus à ceux qui financent déjà largement l’État permettra d’éviter d’avoir à réformer quoi que ce soit d’utile. En somme, une médiocrité absolue enveloppée dans un vernis bibliographique pour rendre tout cela incompréhensible. La méthode est brillante : si personne ne comprend, c’est que c’est très intelligent.

La France adore les miracles simplistes. Celui-ci a un visage, un micro, et un tableau Excel que personne ne veut ouvrir. Voilà donc le nouveau Messie fiscal. Alléluia, les riches paieront encore. Et nous continuerons de faire semblant d’y croire. Et pendant ce temps nous continuerons joyeusement à dilapider l’argent public au nom de la justice fiscale. 

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