L’administration Trump relance la guerre commerciale avec l’Union européenne. Le président des États-Unis menace d’imposer un droit de douane de 200 % sur les vins et champagnes français. Un coup de tonnerre pour la filière viticole et le commerce transatlantique.
Le 13 mars 2025, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer une taxe douanière de 200 % sur les vins et champagnes français, mais aussi sur d’autres spiritueux européens. Cette annonce explosive s’inscrit dans une nouvelle phase de tensions commerciales entre Washington et Bruxelles, alors que l’Union européenne a récemment confirmé l’application d’un droit de douane de 25 % sur le whisky américain. La riposte ne s’est pas fait attendre : Bruxelles a immédiatement brandi la menace de contre-sanctions visant des produits emblématiques des États-Unis, notamment le bourbon et les motos Harley-Davidson.
Un bras de fer économique : Trump dégaine l’arme des taxes
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump n’a eu de cesse de durcir les politiques douanières américaines. Dès février 2025, il a imposé une taxe de 25 % sur les importations européennes, une mesure qui visait entre autres l’acier et l’aluminium. La réponse de l’UE ne s’est pas fait attendre et des surtaxes de 25 % ont été appliquées sur certains produits américains, dont le whisky. Trump, fidèle à son mantra « America First », riposte donc en frappant un secteur clé du commerce européen. Les États-Unis sont le premier marché d’exportation des vins français, avec un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros en 2024.
Si Trump pense plier l’UE sous la pression économique, Bruxelles ne compte pas céder. Le ministre français du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a immédiatement dénoncé cette mesure, affirmant que la France et l’Europe ne céderont pas aux menaces américaines. La Commission européenne envisage déjà une riposte proportionnelle. Plusieurs produits américains pourraient être visés, notamment le bourbon, les motos Harley-Davidson, les jeans Levi’s et divers produits agricoles.
L’impact économique : la filière viticole française en danger
Les États-Unis sont le premier client des vins et spiritueux français. En 2024, les exportations françaises d’alcool vers les États-Unis ont atteint 3,8 milliards d’euros, avec 3 milliards pour les vins tranquilles, 1,5 milliard pour le champagne et environ 1 milliard pour les spiritueux. Avec une taxe de 200 %, ces produits deviendraient inaccessibles pour le consommateur américain moyen. Actuellement, une bouteille de champagne à 50 euros pourrait être vendue 150 euros aux États-Unis après application des taxes. Une telle hausse de prix tuerait la compétitivité des producteurs français et ouvrirait un boulevard aux producteurs californiens et australiens.
Face à cette menace, les producteurs français doivent réagir. Certains envisagent déjà de réorienter leurs exportations vers l’Asie, notamment la Chine, où la consommation de vin est en forte croissance. Mais cette adaptation prendra du temps et nécessitera des investissements conséquents en marketing et distribution. D’autres producteurs espèrent une intervention de Bruxelles pour compenser leurs pertes avec des subventions européennes, mais cela nécessiterait un accord politique qui pourrait tarder à venir.
Quelles suites possibles ? Guerre commerciale ou compromis ?
L’Union européenne doit maintenant choisir entre l’escalade des sanctions ou la négociation avec Washington. Plusieurs options sont sur la table. La première consiste à engager des négociations diplomatiques, en proposant un compromis sur les taxes existantes, notamment sur le whisky américain, afin de calmer les tensions. La seconde option repose sur des représailles économiques, en appliquant des surtaxes sur des produits symboliques américains tels que le bourbon, certains biens de luxe et des produits technologiques. Une dernière alternative serait de soutenir directement les producteurs français en débloquant des fonds pour compenser les pertes liées aux nouvelles taxes.
Avec cette nouvelle provocation, Trump envoie un message fort à son électorat : il défend les intérêts des producteurs américains face à une Europe accusée de profiter du marché américain sans contrepartie équitable. Mais cette stratégie pourrait aussi se retourner contre les consommateurs américains eux-mêmes, qui verront les prix des produits européens grimper en flèche.